
Nucléaire : L'Elysée annonce une mise en service des réacteurs EPR2 repoussée à 2038, des enjeux cruciaux en perspective !
2025-03-17
Auteur: Michel
L'Elysée a confirmé, ce lundi 17 mars, qu'au moins un des six futurs réacteurs nucléaires EPR2 devrait entrer en service d'ici 2038, au lieu de 2035 comme prévu initialement. Cette annonce a été faite lors d'un conseil de politique nucléaire (CPN) présidé par Emmanuel Macron.
Les réacteurs EPR2 représentent une version « optimisée » des réacteurs EPR existants, avec l'objectif de réduire les coûts et simplifier les constructions. Il est prévu que six de ces nouveaux réacteurs soient construits sur des sites existants, en commençant par Penly (Seine-Maritime), puis Gravelines (Nord) et enfin Bugey (Ain).
Ce CPN était la quatrième réunion depuis le discours majeur d’Emmanuel Macron à Belfort en février 2022, où il a annoncé le relancement d'un ambitieux programme nucléaire. À l'époque, le président avait promis six nouveaux réacteurs, avec une option pour huit autres, et une mise en service initiale prévue pour 2035. Cependant, un audit gouvernemental a déjà évoqué un horizon 2037 pour la mise en service.
Les discussions lors de cette réunion ont notamment porté sur le schéma de financement du programme EPR2, qui pourrait s'appuyer sur un prêt d'État bonifié couvrant au moins la moitié des coûts de construction. L’Elysée a également souligné que l'Union européenne avait validé un modèle de financement similaire pour la centrale de Dukovany en République tchèque, avec un prêt à taux zéro. Ce modèle pourrait impliquer un contrat garantissant un prix de vente de l'électricité nucléaire à un maximum de 100 euros par mégawattheure, en euros de 2024.
L'Elysée espère finaliser rapidement les discussions avec EDF et entamer des échanges avec la Commission européenne, visant une décision d'investissement finale d'EDF en 2026. Le CPN a exhorté EDF à intensifier les efforts de maîtrise des coûts et des délais, en fournissant un chiffrage détaillé d’ici la fin de l'année.
Un autre point crucial abordé a été la question de l'approvisionnement en uranium, où des « tensions importantes » ont été identifiées. Le conseil a décidé de relancer la recherche sur le cycle du combustible, visant à réduire la dépendance aux importations d'uranium naturel. De plus, un programme a été confirmé pour le renouvellement des installations de traitement des combustibles usés à La Hague.
Avec ces nouvelles échéances et les enjeux financiers considérables en jeu, l'avenir de l'énergie nucléaire en France se dessine sous un ciel incertain. Ainsi, les acteurs de l'industrie devront redoubler d'efforts pour garantir le succès de ce projet ambitieux.