Anne Genetet a officiellement pris la tête du ministère de l'Éducation nationale le lundi 23 septembre, mais sa nomination a été entourée de surprises et de rebondissements. Au départ, Michel Barnier envisageait Violette Spillebout, députée du Nord et membre de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée, pour ce poste clé. Après avoir accepté l'offre de Barnier, elle a été informée, quelques jours plus tard, qu'elle n'était plus considérée pour le poste. C'est ainsi qu'Anne Genetet a été propulsée rue de Grenelle, lorsque le nouveau gouvernement a été officiellement présenté.

Anne Genetet, députée des Français de l'étranger et ancienne expatriée à Singapour, est reconnue pour son expertise en matière de défense et de politique étrangère. Sa nomination a pris de court non seulement les syndicats d'enseignants, mais aussi plusieurs députés macronistes. Bien que certains s'interrogent sur ses compétences spécifiques dans le domaine éducatif, son entourage assure qu'elle tire sa force de sa grande capacité de travail. Elle a débuté ce week-end à étudier les dossiers pour pouvoir rapidement engager un dialogue avec les syndicats.

Pourquoi Michel Barnier a-t-il changé d'avis sur la nomination ? Une source confie que cette décision a créé un climat de perplexité au sein des rangs du gouvernement. Des spéculations circulent sur l'influence de divers acteurs politiques. Gabriel Attal, ancien ministre de l'Éducation et proche de Genetet, a son mot à dire dans cette série de rebondissements. Attal souhaitait éviter que le ministère de l'Éducation soit dominé par des membres du parti Les Républicains (LR), en proposant donc Spillebout. Cependant, ce dernier n'a pas pu garantir le soutien nécessaire à sa candidate, laissant place à Genetet qui, à ce moment-là, se rapprochait de lui.

Les tensions au sein du gouvernement se sont intensifiées, surtout après que Violette Spillebout, qui a été directrice de cabinet de la maire de Lille, Martine Aubry, ait dénoncé la situation dans les médias, évoquant des "vents contraires d'une violence insoupçonnée". De plus, elle a annoncé sa candidature pour les élections municipales à Lille en 2026, marquant ainsi une volonté de se repositionner politiquement malgré ce revers.

Finalement, avec Genetet à la tête du ministère, une continuité est attendue grâce à son alliance avec Attal. Leur collaboration pourrait donner un nouvel élan à la politique éducative du gouvernement, avec plusieurs anciens collaborateurs d'Attal rejoignant également le cabinet de Genetet. Ainsi, cette nomination pourrait en effet transformer les dynamiques de l'éducation nationale et ouvrir de nouvelles perspectives pour l'avenir.