La question de l'évolution de notre langage à travers les générations est un sujet qui suscite de plus en plus d'intérêt. Avec l'émergence des réseaux sociaux et l'utilisation croissante de l'argot, beaucoup s'interrogent : nos enfants parlent-ils moins bien que nous ?

L'un des moments marquants qui m'ont amené à réfléchir à cette question fut une vidéo fascinante que j'ai découverte sur Instagram, mettant en scène le groupe mythique de rap français, NTM, dans les années 90. Sur cet extrait, JoeyStarr, à peine âgé de 22 ans, évoque le choix du nom du groupe, tout en prouvant une belle maîtrise de la langue française. « À cette époque, même dans les ’ghettos’, l’expression française était articulée », a commenté un utilisateur.

Ces réflexions m'ont amené à comparer la manière dont les jeunes de ce jour s'expriment face à ceux qui ont marqué les 90s. Oui, le rap d'hier se distinguait par la richesse de ses mots. Des internautes comparent avec agacement la clarté d'expression des artistes d'époque à l'argot plus simpliste de certains rappeurs contemporains, affirmant : « Maintenant, nous avons droit à des horreurs, des illettrés, des ânes. » Ces propos ont fait écho à beaucoup de parents qui craignent que le vocabulaire de leurs enfants se limite à des abréviations et des emojis, aux dépens d'une vraie richesse langagière.

Cependant, il convient de nuancer : la langue évolue constamment et chaque génération invente ses propres codes. Les jeunes d’aujourd’hui utilisent le langage d'une manière qui leur est propre, souvent influencée par la technologie et les interactions numériques. Ce qui pourrait apparaître comme une régression dans la maîtrise du français pourrait tout aussi bien être une reproduction de la créativité linguistique, adaptée à notre époque. Est-il vraiment juste de juger leur manière de parler ?

À travers cette analyse, une chose est sûre : si le langage change, l’esprit critique et l’échange d’idées demeurent essentiels. Inviter nos enfants à explorer la richesse des mots peut être une belle manière de leur permettre d'exploiter leur potentiel linguistique.