Le ministère de la Justice des États-Unis a fait connaître, le mardi 1er avril, sa décision de demander la peine de mort contre Luigi Mangione, un jeune homme soupçonné du meurtre d'un directeur général d'une compagnie d'assurance santé en décembre 2024 à New York, un acte jugé comme étant motivé par une vengeance contre le secteur de l'assurance santé.

Pam Bondi, la ministre de la Justice, a déclaré : « Le meurtre de Brian Thompson - un homme innocent et père de deux jeunes enfants - par Luigi Mangione était un acte de violence choquant pour notre nation. » Elle a précisé : « Après mûre réflexion, j'ai ordonné aux procureurs fédéraux de requérir la peine capitale dans ce cas. Ce crime est à la fois un acte de violence personnelle et politique. »

L'avocate de Mangione, Karen Friedman Agnifilo, a exprimé des préoccupations quant à cette décision, qualifiant l'accusation d'« injuste » et soulignant que leur client avait bénéficié d'un mouvement de soutien sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes dénoncent les injustices du système de santé privé. Elle a soutenu que le gouvernement défendait une industrie de la santé « défaillante et immorale » qui met en péril les vies des Américains.

La division de l'opinion publique est palpable, avec des soutiens et des critiques réagissant fortement à cet événement. Mangione a été arrêté le 9 décembre après avoir tiré à bout portant sur Brian Thompson, le directeur général d'UnitedHealthcare, le plus grand assureur santé privé du pays.

L'accusé fait face à des poursuites tant à l'échelle de l'État de New York, où il risque la réclusion à perpétuité, qu'à l'échelle fédérale, désormais marquée par la demande de la peine de mort. La brutalité de l'assassinat, capturée par des caméras de surveillance, a choqué de nombreux citoyens. Toutefois, cet incident a également mis en lumière le mécontentement croissant envers les systèmes d'assurance santé, où beaucoup estiment que la recherche du profit prime sur les soins nécessaires aux patients.

Depuis son arrestation, un mouvement de soutien a émergé sur les réseaux sociaux, rassemblant des fonds pour couvrir ses frais juridiques. Jusqu'à présent, près de 800 000 dollars ont été levés grâce à des campagnes en ligne soutenues par des hashtags comme #FreeLuigi, témoignant d'une certaine admiration pour Mangione parmi des segments de la population.

Ce cas soulève des questions plus larges sur l'accès aux soins de santé et l'impact du système d'assurance sur la vie des Américains. Les chants de révolte et de soutien se sont multipliés, mettant en avant un débat national crucial sur les valeurs de justice, d'équité et de vie dans le cadre des politiques de santé aux États-Unis.