
Êtes-vous devenu totalement dépendant de votre téléphone ?
2025-04-01
Auteur: Chloé
Paniqué à l'idée d'oublier votre téléphone ? Vous vérifiez compulsivement vos notifications, même sans alerte ? Vous souffrez peut-être de nomophobie, une angoisse bien réelle liée à l'absence de smartphone. Explications.
Notre téléphone portable, devenu un prolongement de notre main, est désormais un outil indispensable. Nous l'utilisons pour tout : communiquer, travailler, nous divertir, nous informer, nous orienter…
Cependant, cette omniprésence a un revers inquiétant : une forme de dépendance qui ne dit pas toujours son nom. C'est ce qu'on appelle la nomophobie. Un terme un peu étrange qui désigne une peur très répandue : celle d'être séparé de son smartphone.
Qu'est-ce que la nomophobie ?
Le terme "nomophobie" vient de l'anglais "no mobile phone phobia", c'est-à-dire littéralement : la peur de ne pas avoir son téléphone portable à portée de main. Ce phénomène touche de plus en plus d'utilisateurs, sans distinction d'âge ou de sexe.
Concrètement, une personne nomophobe ressent une anxiété intense lorsqu'elle ne peut pas consulter son téléphone : batterie vide, oubli à la maison, perte de réseau... Tout devient source de stress.
Ce n'est pas juste "un petit attachement" ; dans certains cas, cela perturbe le sommeil, la concentration et les relations sociales... C'est une véritable dépendance comportementale.
Est-ce que la nomophobie est le nouveau mal du siècle ?
Qui est concerné ?
Selon une étude menée par l'Ifop pour la Fondation April en 2022, 67 % des Français se disent inquiets à l'idée de ne pas avoir leur téléphone sur eux. Chez les 18-24 ans, ce chiffre grimpe à 93 % !
D'après une enquête OpinionWay pour l'Observatoire de la santé Psychologique au travail (2023), 8 Français sur 10 regardent leur smartphone dans les dix minutes après le réveil.
Les signes qui doivent vous alerter
Vous ne savez pas si vous êtes concerné(e) ?
- Vous ressentez une anxiété dès que votre téléphone n'est pas à portée de main. - Vous le consultez toutes les 5 minutes, même sans notifications. - Vous avez peur de rater un message, un appel ou une actualité (le fameux FOMO, "Fear of Missing Out"). - Vous dormez avec votre téléphone, voire vous vous réveillez la nuit pour le vérifier. - Vous préférez scroller sur Instagram plutôt que de discuter avec des amis ou en famille.
Le smartphone, notre nouvelle drogue douce ?
Pourquoi devient-on dépendant de son téléphone ?
Le smartphone a été conçu pour être addictif. Notifications, likes, messages, sons… chaque alerte libère un petit shot de dopamine, l'hormone du plaisir. Résultat : plus on l'utilise, plus on en veut.
Cette dépendance est également encouragée socialement : répondre rapidement à un message, rester connecté, être joignable 24h/24 devient la norme, tant dans le milieu professionnel que dans le cadre amical.
Il y a aussi la peur de l'ennui. Le téléphone est devenu un réflexe pour combler les moments de vide : dans une file d'attente, dans le métro, au restaurant… À force, il devient difficile de faire sans.
Quels sont les risques pour la santé ?
La nomophobie n'est pas juste une lubie passagère, elle peut avoir des conséquences concrètes : - Troubles du sommeil : l'utilisation tardive du téléphone et la lumière bleue dérèglent le rythme circadien. - Stress et anxiété : être en alerte permanente épuise le mental. - Isolement social : les interactions dans le monde réel diminuent. - Problèmes physiques : douleurs aux cervicales, fatigue visuelle, tendinites (le fameux "text neck").
Comment (vraiment) décrocher de son téléphone ?
Pas besoin de jeter votre téléphone à la mer, mais une bonne dose de volonté sera nécessaire…
- Fixez-vous des périodes sans téléphone : au réveil, au coucher, pendant les repas. - Désactivez les notifications inutiles : moins d'interruptions = moins de stress. - Testez des applications qui aident à gérer le temps d'écran comme "Forest" ou "Moment". - Réservez un coin de la maison "sans smartphone", comme la chambre ou la salle de bain. - Pratiquez des activités sans écran : marche, sport, lecture, jardinage, jeux de société…
Si la dépendance est trop forte, n'hésitez pas à en parler à un professionnel de santé. Certains psychologues spécialisés dans les addictions comportementales peuvent vous aider. La nomophobie, ce n'est pas une mode ou un caprice. C'est un véritable mal du siècle, touchant de plus en plus de personnes, souvent sans qu'elles en aient conscience.
À SAVOIR
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu une exposition prolongée aux écrans, comme celle des smartphones, comme un facteur de risque pour la santé mentale, notamment chez les jeunes. L'OMS recommande de limiter le temps d'écran à moins de 2 heures par jour pour les enfants et adolescents.