Science

Ne pas réussir à conquérir l'Europe serait un cadeau pour la Chine !

2025-04-09

Auteur: Léa

Il est parfois judicieux de se tourner vers la Chine pour s'inspirer. En 2009, nous avons croisé le chemin de Ding Hong, un physicien de 39 ans, à Pékin, qui venait tout juste de s'installer dans son tout nouveau laboratoire au sein de l'Institut de physique de l'Académie des Sciences chinoise. Après avoir passé près de deux décennies aux États-Unis, cet ancien étudiant, déçu par les événements tragiques de la place Tiananmen, avait décidé de retourner dans son pays natal.

Ding Hong, devenu citoyen américain et professorat de renom au Boston College, a fait ce choix audacieux suite à la décision de la National Science Foundation des États-Unis, qui a décidé de suspendre son financement dans un contexte de crise. À peine rentré, il a reçu plusieurs offres d’emploi, mais c’est l’Académie des Sciences chinoise qui a remporté la mise, en lui proposant la meilleure opportunité pour continuer son travail de recherche.

Aujourd'hui, seize ans plus tard, la situation a radicalement changé. La crise financière initiale a cédé la place à une lutte idéologique farouche, exacerbé par l'administration Trump et la personnalité influente d'Elon Musk. Les coupes budgétaires impactent de manière drastique les institutions de recherche américaines, menaçant des centaines de millions de dollars en subventions fédérales.

Des universités se retrouvent à anticiper ces défis en licenciant du personnel et en renonçant à des recrutements. Les étudiants étrangers sont souvent ciblés, arrêtés pour des protestations et, par précaution, de nombreux chercheurs choisissent de voyager sans leurs appareils électroniques, craignant des répercussions à leur retour.

La menace sur la liberté académique n’a jamais été aussi frappante. Si l'Europe ne prend pas les devants dans ce contexte, elle pourrait laisser un boulevard béant à la Chine pour s'imposer comme leader en sciences et recherche. L'heure est à l'action, et le temps presse.