La mort de Jean-Marie Le Pen, survenue à l'âge de 96 ans, a suscité une onde de choc au sein du paysage politique français. Le premier ministre François Bayrou a fait des commentaires qui ont rapidement été qualifiés de controversés par de nombreux responsables politiques de gauche. Bayrou a décrit Le Pen comme une "figure de la vie politique" et comme un instigateur de "polémiques", des mots qui n'ont pas tardé à susciter l'indignation.

Manon Aubry, cheffe de file des eurodéputés de La France insoumise, a sévèrement critiqué Bayrou sur ses réseaux sociaux. "Jean-Marie Le Pen n'était pas juste une figure politique, mais un monument du racisme et de l'antisémitisme. Le respect pour les défunts ne doit pas occulter la réalité de son parcours : il était un tortionnaire algérien et un admirateur de Pétain", a-t-elle écrit avec force. Paul Vannier, député LFI, a également fustigé les propos du Premier ministre, affirmant que le racisme et la haine ne doivent pas être réduits à une simple polémique, mais reconnus comme des délits graves.

Les critiques ne se sont pas arrêtées là. Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, a souligné que Le Pen était bien plus qu'une simple figure politique : "C'était un raciste, un antisémite, un colonialiste, et un nostalgique du régime de Vichy. Ce n'est pas cela qu'on appelle une figure de la vie politique française".

Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français, a qualifié les commentaires de Bayrou de "pathétiques" et a insisté sur le fait que ce qui doit être mis en avant, ce sont les condamnations des discours de haine, et non des éloges.

La discorde croissante autour de la personnalité de Jean-Marie Le Pen reflète la profonde fracture qui traverse la société française, divisée entre différentes visions politiques et sociales. Alors que certains le voient comme un pur représentant de l'extrême droite, d'autres préfèrent minimiser son rôle en le qualifiant de simple polémiste. L'héritage de Le Pen sera sans doute un sujet de débat passionné pour les années à venir, et cette controverse autour de ses funérailles pourrait bien être un préambule à de futurs affrontements politiques, notamment lors des élections à venir.