Marine Le Pen défend sa position au procès des assistants parlementaires du RN : "Pas de système de détournement !"
2024-11-05
Auteur: Jean
Marine Le Pen a témoigné avec une passion palpable lors de son dernier interrogatoire au procès des assistants parlementaires du Rassemblement National (anciennement Front National) qui s'est tenu le 5 novembre. Accusée de complicité dans un détournement de fonds publics européens en tant qu'ancienne présidente du parti, elle a exprimé son indignation, déclarant : "Je boue sur ma chaise" et évoquant son sentiment d'être confrontée à un "mur" durant les mois de procédure.
En se présentant au tribunal dans un costume noir, avec une pile de dossiers, Le Pen, forte de ses expériences politiques et de son passé d'avocate, se bat pour démontrer qu'il n'y a pas eu de "système" organisé. Les juges d'instruction l’ont désignée comme "l'une des principales responsables" d'un prétendu mécanisme de détournement des fonds alloués aux assistants parlementaires, soit 21 000 euros par mois. Selon les accusations, ce dispositif était mis en place pour alléger la masse salariale du parti dans un contexte d'économies.
Pour défendre sa position, elle a exprimé son mécontentement face à ce qui lui paraît injuste : "Quatre assistants parlementaires, dont un à mi-temps, étaient issus de la masse salariale du parti et on nous parle d'un système !" Le Pen a utilisé une métaphore singulière à l'adresse des juges, insinuant que si l'on considère que la tomate équivaut à de la cocaïne, alors toute chose devient suspecte.
Durant son discours, elle a soutenu que les représentants du Parlement européen n’avaient jamais critiqué leur mode de fonctionnement et que les règles étaient beaucoup plus flexibles à l’époque où les événements se seraient produits. Marine Le Pen a contesté l’idée d’une gestion centralisée des enveloppes par les experts-comptables, arguant que cette centralisation était « dans la culture du FN » en raison des difficultés à trouver des prestataires non marqués politiquement.
Elle s'est également défendue sur la localisation des assistants, dont certaines adresses étaient au siège du parti, ce qui, selon les juges, suggérait qu'ils ne travaillaient pas au Parlement européen. "Il n'y a pas de bureaux de députés au Parlement européen !" a-t-elle ainsi rétorqué, se plaçant dans un jeu de stricte défense.
Marine Le Pen a insisté sur le fait que le statut d'assistant parlementaire peut recouvrir diverses fonctions, allant de secrétaires à des rôles plus impliqués politiquement. Elle a assuré qu'elle n'avait rien fait d'illégal, contrairement aux autres anciens eurodéputés RN également jugés pour des accusations similaires.
Ce procès revêt une importance cruciale pour elle, car une condamnation pourrait entraîner une peine de dix ans de prison, un million d'euros d'amende, et nuire à ses ambitions politiques, particulièrement en vue de l'élection présidentielle de 2027. Le verdict sera délivré à la fin des débats, prévue pour fin novembre, et tous les regards seront rivés sur cette affaire qui pourrait redéfinir à nouveau le paysage politique français.