Devant le siège social de Gifi, situé à Villeneuve-sur-Lot, certains employés n'étaient pas au courant des nouvelles récentes concernant la vente de l'entreprise. Un salarié a même déclaré : « Ah bon ? Vous me l’apprenez, je n’étais pas au courant. » Le fondateur de Gifi, Philippe Ginestet, a en effet pris la décision inattendue de vendre l'enseigne qu'il a lui-même créée. Dans une démarche rassurante, Didier Pitelet, porte-parole du groupe, a affirmé : « Gifi, c’est l’œuvre de sa vie. Il ne prendra aucune décision qui mettra en péril l’entreprise ou les salariés. »

Les offres pour la reprise de Gifi sont attendues d'ici le 18 novembre, et plusieurs groupes comme Carrefour et Zouari, qui possède Stokomani et Maxi Bazar, seraient déjà intéressés. Toutefois, l'enseigne n'a pas confirmé ces informations et précise que Philippe Ginestet est en quête de partenaires financiers pour assurer la pérennité de l'entreprise.

En réponse à la vente annoncée, Philippe Ginestet s'est adressé à ses salariés dans un message interne, expliquant qu'il travaille à redresser une situation compliquée suite à un changement de système informatique qui aurait causé divers problèmes, notamment des difficultés d'approvisionnement dans certains magasins. Guillaume Lepers, ancien salarié et député de la circonscription, a souligné que ce type de situation n'est pas rare dans le secteur de la grande distribution et que l'entrée de nouveaux investisseurs n'implique pas nécessairement une fermeture.

Néanmoins, la vente soulève des inquiétudes parmi les employés. En effet, Gifi a connu un « bug » informatique à la fin de l'année 2023, qui a généré des problèmes de gestion des stocks et de trésorerie inédits pour l’enseigne, qui emploie plus de 6 500 personnes en France, dont 650 à Villeneuve-sur-Lot. Malgré ces défis, l’entreprise reste déterminée à améliorer son image et sa performance en se recentrant sur sa politique de petits prix, avec 87 % des produits à moins de 10 euros.

Philippe Ginestet a réaffirmé sa priorité : « Ma priorité absolue, comme je vous l’ai déjà dit à plusieurs reprises, c’est d’assurer l’avenir de Gifi ; cette entreprise, que j’ai créée et à qui je dédie ma vie depuis quarante-trois ans, doit me survivre dans les meilleures conditions. »

À l’approche des fêtes de fin d'année, la direction espère que les efforts de repositionnement porteront leurs fruits et que Gifi pourra retrouver un chemin de croissance. Les défis sont nombreux, mais l’enthousiasme et le dévouement des salariés pourraient en faire un atout majeur pour l’avenir.