Les nouvelles autorités syriennes incinèrent un million de pilules de captagon : un tournant dans la lutte contre le narcotrafic ?
2024-12-25
Auteur: Louis
Les nouvelles autorités syriennes ont révélé avoir mis le feu à d'importantes quantités de stupéfiants, y compris un million de pilules de captagon, a rapporté l'AFP par l'intermédiaire de deux membres des forces de sécurité, mercredi 25 décembre. Cette opération spectaculaire a eu lieu à Damas, dans la cour des anciens locaux sécuritaires du régime déchu, où les nouvelles autorités ont aspergé de carburant avant d'incendier des stocks de cannabis, des boîtes de Tramadol et une cinquantaine de petits sacs de captagon, comme l'a montré une vidéo diffusée par l'AFP.
Ces derniers jours, des centaines de sachets de captagon ont été découverts dans des hangars et sur des bases militaires. Les forces de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), le principal groupe islamiste en Syrie, ont souvent procédé à des destructions similaires, témoignant de l’ampleur du problème du narcotrafic dans la région.
Sous le régime de Bachar al-Assad, la Syrie était devenue une véritable plaque tournante de production de captagon, une amphétamine dérivée d'un médicament destiné à traiter la narcolepsie et les troubles de l'attention. L'industrie du captagon, qui a inondé les marchés du Moyen-Orient, est considérée comme un fléau - un phénomène qui a eu des conséquences dévastatrices non seulement sur la Syrie, mais aussi sur des pays voisins comme l'Irak et des nations du Golfe comme l'Arabie Saoudite, où l'usage de cette drogue a explosé.
Les États-Unis ont placé plusieurs responsables syriens sous sanctions pour leur implication présumée dans ce trafic de stupéfiants, accusant le régime d'avoir transformé la Syrie en un narco-Etat. En incinérant ces stocks de drogue, les nouvelles autorités pourraient chercher à se distancier de ce sombre héritage tout en tentant de redorer leur image sur la scène internationale.
Avec cette action, des questions cruciales se posent : s'agit-il d'une véritable volonté de lutter contre le narcotrafic ou est-ce simplement une opération symbolique destinée à apaiser les critiques internationales ? Les mois à venir seront déterminants pour évaluer l'impact réel de ces mesures sur la situation sécuritaire et sociale en Syrie.