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Réforme du Code de la Famille au Maroc : Vers une avancée pour les femmes ?

2024-12-25

Auteur: Léa

Le mardi 24 décembre, le gouvernement marocain a présenté des propositions de révision de son Code de la famille, visant à améliorer les droits des femmes, notamment en ce qui concerne le mariage des mineures et l'héritage. Cependant, ces initiatives ne répondent pas entièrement aux attentes des défenseurs des droits des femmes qui réclament une véritable égalité.

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a rapporté que ces réformes, élaborées après deux années de consultations, comprennent la révision des dérogations permettant le mariage des mineures. Bien que l'âge légal du mariage reste fixé à 18 ans, le ministre a prévu que les juges pourront désormais délivrer des autorisations pour marier des personnes à partir de 17 ans, alors qu'actuellement, cette possibilité concerne les jeunes dès 15 ans.

Les droits des femmes en matière de garde d'enfants seront également modifiés. Actuellement, la garde est généralement attribuée au père après un divorce, mais avec les nouvelles propositions, la tutelle sera partagée entre les deux parents, assurant une protection accrue pour les mères, qui ne risqueront plus de perdre la garde de leurs enfants en cas de remariage.

Concernant l'héritage, les femmes continuent de recevoir la moitié de ce que perçoivent les hommes. Toutefois, une nouvelle disposition a été suggérée : elle permettra aux héritières, même mineures, de recevoir des donations sans restriction. Cela pourrait représenter un pas en avant, même si cela ne compense pas l'inégalité fondamentale en matière d'héritage.

Quant à la polygamie, le texte actuel l'autorise toujours, mais l'épouse devra donner son consentement pour qu'elle soit incluse dans le contrat de mariage. Cette mesure vise à renforcer le pouvoir des femmes dans une institution souvent critiquée.

La réforme du Code de la famille, connue sous le nom de Moudawana, a été amorcée par le roi Mohammed VI en 2022. Un comité a été formé pour travailler sur ces révisions, et ses propositions ont été présentées en mars dernier. Le roi a également consulté le Conseil supérieur des oulémas concernant les aspects touchant aux textes religieux.

Bien que le Maroc ait fait des progrès significatifs en matière de droits des femmes avec l'adoption d’un Code de la famille plus favorable en 2004, les critiques persistent, et beaucoup estiment qu'il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre l'égalité totale. Les mesures annoncées laissent entendre un désir de changement, mais leur efficacité dépendra de leur adoption et de leur mise en œuvre dans la réalité quotidienne des femmes marocaines.