Monde

Les États Démocrates: En Première Ligne Face aux Menaces de Donald Trump!

2024-11-15

Auteur: Philippe

En seulement une semaine après l’élection de Donald Trump en 2016, une résistance bien organisée a vu le jour, marquée par le puissant mot d'ordre #resist qui a résonné à travers tout le pays. Le 8 novembre, le soir même des élections, les citoyens américains ont exprimé leur mécontentement face à la politique d'expulsion brutale prévue pour 11 millions de migrants clandestins. Le New Yorker soulignait alors l'émergence d'une ère de « désobéissance civile ».

Cependant, la situation a radicalement changé aujourd’hui. Depuis le 5 novembre, aucune manifestation d'envergure n'a eu lieu pour s'opposer à l'impérialisme politique républicain, laissant l’opposition démocrate en proie à une profonde désorientation. La victoire éclatante de Donald Trump a non seulement affaibli la base démocrate, mais a également entraîné une immobilisation des militants, en dépit des efforts d'organisations comme Indivisible qui tentent de reconstruire à travers des conférences téléphoniques.

Face aux « dangers de l’autoritarisme »

Bien que quelques gestes isolés de protestation aient émergé, comme l'appel au boycott de certaines marques en réaction à l'influence d'Elon Musk, leur impact reste limité. Robert Kuttner, dans le magazine American Prospect, souligne que « les circonstances et les tactiques seront nécessairement différentes de celles de la résistance anti-Trump de 2017 ». Cette mobilisation avait permis aux démocrates de reprendre la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat en 2018, mais aujourd'hui, l’ampleur de la tâche semble bien plus grande.

Rappelons que les républicains détiennent, comme il y a huit ans, un contrôle total sur les institutions américaines, avec la présidence et les deux chambres du Congrès sous leur domination. L’opposition aux projets de l’administration Trump devra donc venir des États. Depuis 2010, les républicains dominent le paysage politique avec le contrôle total dans 23 États, contre 15 pour les démocrates. Actuellement, parmi les 50 gouverneurs, 27 sont républicains et 23 démocrates.

Pour anticiper l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, prévue pour le 20 janvier 2025, les États « bleus » à majorité démocrate se lancent dans une course contre la montre pour préserver leurs législations sur des enjeux cruciaux tels que l’immigration, l’avortement et la protection de l'environnement. Le 13 novembre, les gouverneurs J.B. Pritzker (Illinois) et Jared Polis (Colorado) ont annoncé la création d'une coalition de « gouverneurs pour la sauvegarde de la démocratie ». Cette initiative vise à contrer les menaces d’autoritarisme et la déstabilisation des institutions démocratiques, une tâche qui nécessite, selon Jared Polis, un « leadership fort au niveau des États ».

Ce climat d'urgence met en lumière le défi majeur auquel sont confrontés les démocrates face à une administration Trump revigorée, et laisse présager une bataille acharnée pour la préservation de valeurs démocratiques essentielles aux États-Unis.