La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a fait une annonce surprise le 21 septembre dernier lors de sa nomination au sein du gouvernement Barnier. Après une période de discrétion, il semblerait qu'elle soit prête à apporter des changements significatifs au système éducatif français. Lors d'une série de présentations à la presse, elle a discuté des réformes qui toucheront l’ensemble du parcours éducatif, de la maternelle au lycée.

Ces changements incluent la mise en place de nouveaux programmes de mathématiques et de français, qui entreront en vigueur à la rentrée scolaire de septembre 2025. Ce nouvel enseignement sera applicable pour les cycles allant de la maternelle jusqu’à la sixième, permettant ainsi aux enseignants de se former aux nouvelles méthodes pédagogiques avant leur application. Les programmes détaillés pour le cycle 3, comprenant les classes de CM1, CM2 et de sixième, devraient être publiés au début de 2025.

Une autre mesure clé est la labellisation des manuels scolaires, qui sera introduite à la rentrée de 2025. Ce dispositif visera à garantir que le choix des manuels reste aux mains des enseignants, mettant l'accent sur leur liberté pédagogique, tout en représentant une dépense de 9 millions d’euros de la part de l'État pour les écoles en éducation prioritaire.

Au niveau du collège, de nouveaux programmes de langues vivantes seront mis en place, accompagnés par une refonte des programmes de toutes les matières pour les classes de sixième à troisième un an plus tard. Les différents niveaux d’apprentissage seront désormais appelés « groupes de besoins », en remplacement des anciens « groupes de niveau ». Ce changement fait l'objet d'une évaluation pour optimiser les pratiques pédagogiques.

En ce qui concerne le brevet des collèges, plusieurs réformes seront progressivement introduites. À partir de 2026, la pondération entre le contrôle continu et les examens finaux sera modifiée, passant à 40 % pour le premier et 60 % pour le second. De plus, à partir de 2027, l’obtention du brevet deviendra obligatoire pour entrer en seconde.

Les élèves de lycée général et technologique seront également affectés par ces changements. À partir de juin 2026, tous les élèves de première passeront une épreuve anticipée de mathématiques. Cette évaluation sera déterminée par leur spécialité ou par le tronc commun, tout en maintenant un coefficient qui sera établi l'année suivante.

Pour faire face à un climat scolaire de plus en plus préoccupant, marqué par des violences affectant la qualité de l'apprentissage, le ministère prévoit de recruter 150 conseillers principaux d'éducation et 600 assistants d'éducation à compter de janvier 2025. Cette initiative a pour but de renforcer les équipes éducatives dans les établissements les plus en difficulté.

Ces réformes, bien que nécessaires selon une partie des acteurs du secteur éducatif, suscitent également des interrogations quant à leur faisabilité et leur impact sur le quotidien des élèves et des enseignants. Reste à voir si ces mesures parviendront réellement à redresser la situation de l'éducation en France.