Les alliés africains de Vladimir Poutine s'interrogent sur la fiabilité de Moscou après les récents événements en Syrie
2024-12-20
Auteur: Marie
Depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad le 8 décembre, la Russie intensifie ses efforts pour préserver ses intérêts stratégiques en Syrie. Actuellement, deux installations cruciales sont au cœur des négociations avec les nouveaux dirigeants de Damas, notamment les anciens rebelles islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) : la base maritime de Tartous et l'aéroport de Hmeimim. Déployée en Syrie depuis 2015, l'armée russe a utilisé ces bases, éloignées de 60 kilomètres, comme points de soutien logistique pour ses opérations dans d'autres régions, y compris au Sahel. Cette stratégie s’explique par le fait que ses avions gros-porteurs, vieillissants, manquent de l'autonomie nécessaire pour réaliser des vols directs de la Russie à la Libye.
Dans l'éventualité d'une expulsion de Syrie, l'armée russe a regroupé ces dix derniers jours tous ses moyens, auparavant dispersés sur presque vingt bases, ce qui témoigne d'une préparation militaire sérieuse. On a observé d'importants convois de camions et de véhicules blindés convergeant vers la côte méditerranéenne, une région qui a historiquement été un bastion pour la minorité alaouite, dont fait partie le clan Al-Assad. Le fait que cette vaste opération logistique se soit déroulée sans incident notable indique une coordination remarquable entre l'état-major russe et HTC, ce dernier ayant été, pendant près de neuf ans, une cible des bombardements russes.
Cette nouvelle donne suscite des inquiétudes parmi les alliés africains de la Russie, qui commencent à remettre en question la fiabilité de Moscou en tant que partenaire. La situation en Syrie pourrait avoir des répercussions sur l'engagement russe dans d'autres conflits, notamment en République Centrafricaine et au Mali, où la Russie a proposé son soutien militaire. La dynamique en Syrie pourrait catalyser une recherche de nouveaux alliés et influencer la perception de la puissance russe sur le continent. L’incertitude qui entoure les vraies intentions de Moscou pourrait pousser les nations africaines à redoubler de prudence dans leurs relations avec la Russie. En effet, 'Tout le monde se pose des questions depuis les événements en Syrie' souligne l'une des préoccupations majeures exprimées par ces partenaires potentiels.