Les animaux ressentent-ils vraiment l'injustice ? Une étude révolutionnaire remet tout en question
2024-12-21
Auteur: Marie
Depuis des décennies, la communauté scientifique débat d'une question fascinante : les animaux ressentent-ils l'injustice de manière similaire aux humains ? Alors que de nombreuses études précédentes indiquaient que certaines espèces, comme les corvidés et les singes capucins, peuvent éprouver une aversion pour l'injustice, une nouvelle recherche de l'université de Californie à Berkeley bouleverse cette notion.
Cette équipe de recherche a examiné les résultats de 23 études antérieures, concernant 18 espèces animales et plus de 60 000 observations. En utilisant une méthode nouvelle d'analyse, ils ont approfondi la compréhension de l'iniquité chez les animaux. Les résultats révèlent que leurs comportements semblent davantage liés à des attentes non satisfaites qu'à un sentiment authentique d'injustice. Le professeur Oded Ritov, principal auteur de l'étude, explique : "Nous ne pouvons pas affirmer que les animaux ressentent de la jalousie sur la base de ces données. Si un effet existe, il est très faible et apparaît dans des contextes très spécifiques. Cela n'a rien à voir avec la profondeur du sens d'équité que nous observons chez les humains."
Il est intéressant de noter que les comportements animaux sont souvent interprétés à travers le prisme de nos propres perceptions humaines. Un exemple célèbre est celui de l'éthologue Frans de Waal, qui a observé deux singes capucins dans un cadre expérimental. Lorsque l'un d'eux recevait des raisins tandis que l'autre ne recevait qu'un morceau de concombre pour le même acte, le singe déçu montrait une réaction explosive, refusant de participer. Pour beaucoup, cela semblait prouver que l'iniquité était ressentie chez les animaux. Cependant, les chercheurs actuels soulignent que cette réaction pourrait être plus liée à la frustration de ne pas obtenir la récompense désirée qu'à une jalousie envers l'autre.
"Les animaux semblent plutôt exprimer leur mécontentement face à un traitement perçu comme inapproprié de la part des humains. Ils ne protestent pas tant contre l'inégalité entre eux, mais plutôt contre la façon dont ils sont traités," note Oded Ritov.
Ces nouvelles découvertes ne minimisent pas les capacités cognitives et émotionnelles des animaux. Au contraire, elles suggèrent que nous devons réévaluer nos méthodes d'interprétation des comportements animaux. Comprendre où se situe cette distinction pourrait non seulement enrichir notre compréhension des valeurs qui façonnent nos sociétés, mais aussi approfondir notre relation avec le règne animal. Que cela nous mène à un respect accru pour nos compagnons animaux ou ouvre un nouveau débat sur la moralité dans le traitement des créatures vivantes, il est clair que cette question continue de susciter notre curiosité et notre réflexion.