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Le procès des viols de Mazan suspendu jusqu'au 17 septembre à cause de l'absence de Dominique Pelicot, le principal accusé

2024-09-16

Le procès des viols de Mazan a une nouvelle fois été suspendu, ce lundi 16 septembre, à cause de l'absence de Dominique Pelicot, l'accusé principal, qui souffre de problèmes de santé et n'a pas pu se présenter au tribunal. Agé de 71 ans, Pelicot a refusé son extraction de sa cellule, suite à des complications médicales survenues lors d'une tentative d'extraction dimanche, a annoncé le président de la cour, Roger Arata. Les médecins doivent évaluer son état dans la journée pour déterminer s'il est apte à comparaître.

« Nous allons suspendre pour ce jour et nous reprendrons demain matin », a déclaré M. Arata. Une expertise médicale a également été commandée dans la journée par un collège d'experts, comprenant un médecin légiste et un clinicien, pour faire le point sur la capacité de M. Pelicot à assister à son procès. Il a été révélé que l'accusé avait subi un scanner vendredi et qu'il souffrait d’un calcul rénal, d’une infection rénale et d'un problème de prostate, selon M. Arata.

La reprise du procès, qui a débuté le 2 septembre, dépendra des résultats médicaux, qui détermineront si les débats peuvent se poursuivre dans ce procès hors norme, où 51 accusés sont jugés pour des viols sur l'ex-épouse de M. Pelicot.

Un avocat représentant les parties civiles, Stéphane Babonneau, a exprimé son indignation face à cette situation. « Les mots manquent pour décrire à quel point la situation est anormale. Des personnes ont pour mission de garantir que M. Pelicot soit en état d'assister à son procès », a-t-il déclaré. L’avocat général a exprimé ses regrets concernant cette situation, alors que Me Béatrice Zavarro, avocate de Pelicot, a critiqué le manque de soins médicaux apportés à son client, affirmant que « s’il avait été pris en charge plus tôt, nous n’en serions pas là.

Les terrifiantes accusations contre M. Pelicot portent sur une série de viols qui se seraient produits pendant une décennie. Il est accusé d'avoir drogué son épouse pendant dix ans pour la violer et la soumettre à des actes de viols commis par d'innombrables inconnus recrutés sur Internet dans leur domicile conjugal à Mazan, dans le Vaucluse, en France.

La situation a éclaté au grand jour lorsque M. Pelicot a été interpellé alors qu'il filmait des femmes à leur insu dans un centre commercial. En fouillant son ordinateur, les enquêteurs ont découvert une collection troublante d'images et de vidéos documentant une décennie de crimes.

En tout, aux côtés de Pelicot, cinquante autres hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont jugés à Avignon, pour la plupart pour des viols aggravés. Ces événements tragiques ont attiré l'attention des médias internationaux et sont devenus un symbole des questions de viol sous soumission chimique. Le procès des viols de Mazan est mis en avant par des mouvements féministes comme un exemple pour relancer le débat sur le consentement et les dynamiques de pouvoir dans les relations sexuelles.