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IVG : Une augmentation alarmante de 6,87% en Bourgogne-Franche-Comté, quelles en sont les véritables raisons ?

2024-09-26

En 2023, le nombre d'avortements en France a connu une hausse significative, notamment dans la région Bourgogne-Franche-Comté. Ce sujet sensible suscite de nombreuses questions, tant sur les raisons derrière cette augmentation que sur l'état de l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), les avortements réalisés en France ont augmenté de 3,7% par rapport à 2022, atteignant un total de 243 623 IVG, soit 8 600 de plus que l'année précédente. Plus spécifiquement en Bourgogne-Franche-Comté, la hausse est encore plus marquée, avec une augmentation de 6,87% : le nombre d'IVG est passé de 7191 en 2022 à 7685 en 2023.

Cette situation souligne d'un côté un meilleur accès à l'IVG dans notre région par rapport à d'autres lieux où cette pratique reste difficile d'accès. En revanche, elle soulève des inquiétudes quant à l'éventuel déficit de contraception, menant davantage de femmes à envisager l'IVG.

L'un des changements notables des dernières années a été l'élargissement des conditions d'accès à l'IVG médicamenteuse, désormais possible jusqu'à 14 semaines de grossesse. Cette mesure, mise en place en mars 2022, a clairement contribué à la hausse des avortements, bien qu'elle ne soit pas la seule explication. En effet, la facilité d'accès à ces procédures, qui peuvent se faire à domicile après simplement une téléconsultation, a sans aucun doute joué un rôle clé dans cette tendance.

L'éducation à la contraception reste un enjeu central. Sarah Durocher, présidente du Planning familial, souligne le manque criant d'informations sur les méthodes contraceptives et déplore l'absence de campagnes nationales depuis plus de dix ans. Une étude de l'Organisation mondiale de la santé révèle également une baisse de l'utilisation des préservatifs chez les jeunes, avec près d'un tiers des adolescents déclarant avoir eu un rapport non protégé. Cela suggère une nécessité urgente d'améliorer l'éducation sexuelle et l'accès à des moyens de contraception fiables.

Par ailleurs, l'accès géographique aux services de santé, notamment en milieu rural, pose un réel défi. De nombreuses femmes rencontrent encore des difficultés pour obtenir rapidement un rendez-vous avec un professionnel de santé pour une IVG. En effet, selon une enquête menée par le Planning familial, 82% des femmes ayant avorté reconnaissent qu'il existe des obstacles significatifs à l'accès à l'IVG, comme des délais d'attente dépassant souvent les recommandations de l'OMS.

Enfin, il est crucial de rappeler que l'IVG est un droit en France. Il est indispensable de garantir à chaque femme un accès facile et rapide à ce service. Pour celles qui se trouvent dans une situation d'impasse, le recours à des professionnels de santé est primordial. La pilule du lendemain, notamment, doit être envisagée au plus vite après un rapport non protégé, et est accessible en pharmacie, y compris pour les mineures.