Dans un contexte où les mauvaises nouvelles d'industries fermées, comme celles annoncées par Michelin et Auchan, marquent l'actualité, le gouvernement français lance une réponse encourageante en matière de réindustrialisation. Ce jeudi, trois ministres, Antoine Armand (Économie et Finances), Catherine Vautrin (Territoires et Décentralisation) et François Durovray (Transports), se sont rendus au Havre pour annoncer des projets ambitieux.

La société luxembourgeoise Livista prévoit la construction d'une raffinerie dédiée à la fabrication de lithium, un élément essentiel pour les batteries des véhicules électriques, avec un investissement de 1,2 milliard d'euros et la création de 300 emplois. De son côté, l'américain Air Products va édifier une infrastructure pour l'importation d'hydrogène renouvelable, dans le cadre d'un partenariat établi avec TotalEnergies. Cet accord, qui prévoit la fourniture de 70 000 tonnes d'hydrogène vert par an pendant 15 ans à partir de 2030, nécessite un investissement de 1,1 milliard d'euros, générant environ 270 emplois.

Enfin, l'entreprise française Qair mettra sur pied une usine consacrée à la production et au stockage de carburants écologiques à base d'hydrogène et de méthanol, représentant un investissement de 500 millions d'euros et 150 nouveaux postes.

Des projets clés en mains pour une mise en œuvre rapide

Ces nouvelles usines seront implantées sur le port autonome du Havre, sous la stratégie des sites « clés en main » où l'État facilite les démarches administratives pour accélérer la disponibilité des terrains. Ce type de projets est particulièrement courant dans les grands ports, tels que Dunkerque ou Marseille.

Les constructions devraient voir le jour d'ici 2028-2029, offrant une réponse pragmatique au scepticisme croissant autour de l'avenir de la réindustrialisation en France, surtout alors que les débats parlementaires portent sur l'augmentation des taxes et des impôts.

Une dynamique de création d’usines en France

Par ailleurs, un nouveau baromètre des créations d'usines, réalisé par la Direction générale des entreprises (DGE), révèle un bilan qui, bien que mitigé, reste positif. Pour le premier semestre de cette année, il a été noté une « hausse modérée des ouvertures et extensions de sites industriels », avec 36 créations nettes. Cependant, en prenant uniquement en compte les créations de nouveaux sites, le bilan s'avère légèrement négatif avec une perte de 8 sites. Cette tendance montre un ralentissement par rapport aux années précédentes, mais le solde global indique que la France continue de se revitaliser industriellement. Les investissements récents au Havre illustrent parfaitement cette volonté de relance dans un secteur crucial pour l'avenir économique du pays.