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Nucléaire : Bernard Doroszczuk quitte l’Autorité de sûreté avec un bilan marquant

2024-11-13

Auteur: Jean

En 2018, Bernard Doroszczuk a été interpellé par une commission parlementaire sur les enjeux de sûreté lors de la fermeture de réacteurs nucléaires. Cinq ans plus tard, alors qu'il s'apprête à quitter son poste de président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), il est de nouveau sollicité sur les défis sécuritaires liés aux ambitions du président Emmanuel Macron pour la construction de nouveaux réacteurs.

Son mandat est qualifié de « renversant » en raison d'un changement radical de cap concernant l’avenir de l’industrie nucléaire française. Initialement, la feuille de route énergétique de 2020 prévoyait la fermeture de quatorze réacteurs d’ici 2035. Cependant, la récente programmation pluriannuelle de l’énergie, mise en consultation début novembre, propose désormais la construction de six réacteurs, avec la possibilité d’en ajouter huit autres à l’avenir.

Bernard Doroszczuk sera remplacé par Pierre-Marie Abadie, ancien directeur de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), à compter du 13 novembre. À cette occasion, il appelle les responsables politiques à faire preuve d’« anticipation considérable » et d’une « vision stable » pour l’avenir du système énergétique français. Selon lui, il est crucial que les politiques énergétiques soient clairement définies avant 2040 pour éviter des décisions compromises sur la sûreté des installations.

« D’ici 2050, la question de l’arrêt des réacteurs les plus anciens sera centrale, surtout ceux de 900 mégawatts qui approcheront des 60 ans d’activité », avertit-il. L’enjeu est d’éviter d’avoir à prolonger leur durée de vie par manque de capacités de production d’électricité bas carbone, ce qui pourrait compromettre la sécurité.

Du côté de son successeur, Pierre-Marie Abadie, il prendra également en charge la délicate fusion de l’ASN avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2025. Le nouveau président de cette entité réunifiée, nommée Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), sera face à de nombreux défis et devra veiller à la sécurité dans un secteur en mutation rapide.