L'ARS envisage l'arrêt de la production d'eau minérale : Perrier dans la tourmente ?
2024-12-16
Auteur: Marie
La marque emblématique Perrier se trouve dans une situation délicate alors que le préfet du Gard devra décider, au cours du premier semestre 2025, du renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la source de Vergèze, une demande déposée par Nestlé en octobre 2023. Un récent rapport de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie fait état de menaces sérieuses pesant sur cette eau minérale appréciée à travers le monde.
Ce rapport intermédiaire évoque des risques virologiques pour les consommateurs et envisage, pour la première fois, un possible arrêt de la production d'eau minérale naturelle sur le site de Vergèze. L'ARS recommande à Nestlé de réfléchir à des usages alimentaires alternatifs de ses captages, en veillant à assurer des garanties sanitaires strictes.
La situation est d'autant plus préoccupante qu'en 2023, l'usine Perrier a produit 1,3 milliard d'unités vendues dans le monde entier et emploie plus de 1 000 personnes. Le rapport fait suite à une inspection de l'usine menée en mai dernier, à la suite de révélations d'une contamination par des traitements interdits sur plusieurs marques, dont Perrier. Bien que certains de ces traitements aient été retirés, des doutes subsistent concernant de potentiels dispositifs non autorisés dissimulés dans l'usine.
De plus, les contrôles microbiologiques effectués par Nestlé ont révélé des anomalies inquiétantes, avec la présence de micro-organismes dans les eaux brutes, contraires aux normes de sécurité. Perrier avait dû stopper un de ses puits après une contamination fécale, entraînant la destruction de trois millions de bouteilles, un scénario qui soulève gravement des questions de sécurité sanitaire.
Face à cette situation, Perrier a renforcé ses systèmes de microfiltration, mais ces mesures semblent insuffisantes pour détecter une contamination persistante. Le gouvernement aurait été informé de l'utilisation de microfiltres non conformes, un sujet dont la gravité pourrait aboutir à des répercussions significatives relatives à la marque Perrier.
Il apparaît également que Nestlé envisage de rediriger sa production vers une nouvelle gamme d'eaux pétillantes aromatisées, contournant ainsi les contraintes liées à l'appellation d'eau minérale naturelle. Les rumeurs d'une vente de la filiale dédiée aux eaux minérales font surface, aggravant la crise de confiance envers la marque.
Les élus locaux appellent cependant à la prudence face à ces révélations. Philippe Gras, maire de Codognan, souligne la nécessité de traiter ces informations avec sérieux tout en évitant une surmédiatisation qui pourrait compliquer la recherche de solutions. Le dialogue reste ouvert entre les élus et les responsables de l'usine.
Alors que le sort de Perrier reste incertain, l'importance des enjeux économiques, avec plus de 1 000 emplois en jeu, et les attentes des consommateurs vis-à-vis de la marque rendent cette situation d'autant plus critique. Reste à savoir si ce qui pourrait se transformer en véritable scandale sanitaire aura des conséquences durables pour l'eau minérale naturelle Perrier.