POLITIQUE

Bien que l’extrême droite française n’ait pas réussi à s’emparer du pouvoir au niveau national, son regard se tourne avec une jubilation indéniable vers les États-Unis, suite à la victoire de Donald Trump face à la candidate démocrate Kamala Harris.

Malgré un projet économique qui menace de faire grincer des dents l’économie française et européenne, notamment avec une augmentation probable des droits de douane sur les importations de « plus de 10 % », le 47e président des États-Unis est acclamé par la frange nationaliste. Des personnalités comme Éric Ciotti et Marion Maréchal voyaient déjà dans ce résultat un modèle à épouser.

« Quelle magnifique victoire pour le peuple américain contre un système dominant. Voilà un espoir pour la paix et une défaite des wokistes. C’est un chemin à suivre pour les droites en France et en Europe. Vers la victoire ! », s'est enflammé le député des Alpes-Maritimes sur Twitter, rappelant les propos similaires de la nièce de Marine Le Pen. Un sentiment de victoire par procuration est également partagé par Éric Zemmour et le député RN du Gard, Nicolas Meizonnet, qui a salué le « courage » du peuple américain face aux difficultés.

La réaction à la victoire de Trump n’est cependant pas unanime. Certains, comme Philippe Schreck et Jérôme Buisson, soulignent la nécessité de rester prudents, renvoyant à un récit médiatique qu'ils considèrent comme trop favorable à Harris, tandis que Christophe Barthès appelle à la vigilance pour protéger les intérêts de l'agriculture locale face à d'éventuelles sanctions douanières.

Louis Aliot, le numéro deux du RN, a insisté sur la résilience de Trump, qualifiant sa victoire de leçon pour tous les présumés « démocrates de bazar » qui auraient prédit son échec. Marine Le Pen, quant à elle, a souligné que « la démocratie américaine a parlé » et a insisté sur l'importance de renforcer les relations bilatérales, tout en étant consciente des dangers que peut représenter la politique de Trump pour des droits fondamentaux en France, comme l'accès à l'IVG.

Jordan Bardella, président du RN, a récemment exprimé sa volonté de défendre les intérêts de la France de manière autonome en réponse à l'appel de Trump à l'indépendance. Cela montre une ligne de fracture au sein même de l’extrême droite française : certains admirent le style peu conventionnel de Trump tout en restant conscients des conséquences potentielles sur les libertés individuelles et sur la sécurité internationale, surtout dans le cadre de l'engagement en Ukraine.

Un récent sondage de l’institut Elabe indique que 64 % des Français souhaitaient plutôt la victoire de Kamala Harris, rappelant que l’enthousiasme de l’extrême droite française pourrait ne pas faire l’unanimité. L'extrême droite semble donc divisée entre joie et prudence, alors que la France se prépare à un avenir incertain sous l'influence d'un Trump à nouveau président.