La Banque de France annonce des perspectives moroses post-JO pour le 4ème trimestre
2024-11-12
Auteur: Philippe
Selon la récente analyse de la Banque de France, l'activité économique de la France devrait connaître une stagnation au cours du quatrième trimestre de 2023, influencée par un « contrecoup » après les Jeux Olympiques. L'institution a souligné que la légère progression attendue, évaluée comme « étant légèrement positive » entre octobre et décembre, sera cependant nuisible, la baisse liée à la conclusion des JO étant estimée à -0,2 point de PIB.
Les JO avaient précédemment contribué au dynamisme du troisième trimestre avec un taux de croissance de +0,4%. Le secteur des services a particulièrement profité de cet élan, bénéficiant de recettes substantielles en billetterie et en ventes de droits audiovisuels. Pour l'ensemble de 2024, la Banque de France prévoit une croissance modeste de 1,1%, une estimation similar aux prévisions du gouvernement et de l'Insee, qui anticipent rien de plus qu'une croissance nulle durant le dernier trimestre de l'année.
Conjuguée à une instabilité croissante, cette situation économique pousse de nombreuses entreprises à la prudence. Une enquête menée récemment auprès de 8.500 entreprises révèle que bien que l'industrie ait connu une certaine progression grâce principalement aux secteurs de l'aéronautique et de l'agro-alimentaire, le secteur automobile reste en retrait. La production de véhicules électriques, en particulier, souffre de la compétition accrue venant de la Chine, ainsi que d'une demande en baisse pour ces modèles, selon les commentaires de la Banque de France. Les carnets de commandes restent, pour la plupart, jugés « dégarnis », sauf pour l'aéronautique.
Dans le domaine des services marchands, une dynamique de ralentissement est également perceptible, tandis que le secteur du bâtiment profite de la reprise de chantiers qui avaient été reportés en raison des JO. Cependant, les prévisions vont vers une stagnation de l'activité dans l'industrie et les services, et un recul dans le bâtiment en novembre. La Banque de France a mis en avant un taux d'incertitude très élevé, renforcé par les préoccupations concernant la politique économique et fiscale en France ainsi que l’instabilité du climat géopolitique, en particulier en période électorale aux États-Unis. Ces inquiétudes ont poussé de nombreuses entreprises à suspendre leurs projets d'investissement, provoquant un recul du travail temporaire dans les services pour le deuxième mois consécutif.
Au milieu de cette incertitude économique, le gouvernement compte sur un effort budgétaire de 60 milliards d'euros pour 2025 visant à redresser les finances publiques. Cependant, la volonté de réduire les subventions destinées à favoriser la rénovation énergétique des logements suscite déjà des débats, les subventions proposées passant de 4 milliards d'euros en 2024 à 2,3 milliards en 2025. Un texte législatif a été rejeté récemment à l'Assemblée nationale, et il devra maintenant passer par le Sénat. Dans un contexte de tensions économiques croissantes, avec des licenciements annoncés chez Michel et Auchan et des appels à la grève, l'horizon semble de plus en plus sombre pour de nombreuses entreprises françaises.