Divertissement

Indemnisation des victimes de l'abbé Pierre : Une nouvelle ère de soutien et d'écoute s'ouvre

2025-01-16

Auteur: Julie

Dans une démarche poignante, le mouvement Emmaüs s'est engagé à accompagner les victimes de l'abbé Pierre, offrant un soutien continu et affirmant : "Nous vous confirmons notre présence à vos côtés." Cette promesse fait suite à de nouveaux témoignages révélés le 13 janvier, augmentant le nombre de victimes de violences sexuelles associées à cet homme, connu non seulement comme prêtre, mais aussi comme le fondateur d'Emmaüs.

Le dernier rapport révélateur du cabinet spécialisé Egaé, mandaté par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé-Pierre, met en lumière des faits tragiques de violences sexuelles, y compris un viol sur mineur et un cas d'inceste. Ce rapport indique que 33 victimes ont pu apporter des témoignages corroborés.

À ce jour, le parquet de Paris n'a pas encore été saisi de ces accusations, et les perspectives de poursuites pénales restent complexes, étant donné le décès de l'abbé. Néanmoins, les victimes ont la possibilité d'intenter des actions en responsabilité civile contre la succession de l'abbé Pierre et les structures pour lesquelles il a travaillé, comme l'explique Benjamin Moron-Puech, professeur de droit.

L'idée d'indemniser les victimes, souvent profondément affectées par leur traumatisme et des années de silence, est actuellement à l'étude au sein d'Emmaüs France. Tarek Daher, délégué général, a exprimé sa conviction que l'organisme doit assumer le passif de l'abbé Pierre. Des discussions sont en cours pour se rapprocher de la Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui traite des violences sexuelles au sein des congrégations religieuses. Les victimes mineures au moment des faits peuvent, selon l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation (Inirr), recevoir une indemnisation pouvant atteindre 60 000 euros.

Dans le cadre d'une réflexion sur ces violences passées, une commission d'étude sera mise en place, présidée par la sociologue Céline Béraud, spécialisée dans les dynamiques du silence entourant ces actes graves. Cette enquête vise à comprendre comment un tel silence a pu perdurer, permettant à des abus de ne jamais être dénoncés.

En parallèle, la Fondation Abbé-Pierre s'efforce de dissocier son image de celle de l'abbé Pierre. Des efforts juridiques sont en cours pour changer le nom de ses structures et certains lieux de mémoire, comme celui d'Esteville, ont déjà été fermés, illustrant la nécessité de tourner la page.

Une nouvelle structure sera également mise en place pour écouter les victimes. À partir de février, un dispositif dirigé par France Victimes est prévu pour recueillir des témoignages dans un cadre sécurisé, garantissant ainsi que la voix des victimes sera entendue et respectée. Cette initiative promet de renforcer le soutien nécessaire à ceux qui ont souffert en silence.

La situation est en constante évolution, et il apparaît donc essentiel que la société se saisisse de ces enjeux pour garantir justice et réparation aux victimes de l'abbé Pierre.