Monde

Immigration : le Canada fait marche arrière et serre la vis

2024-09-22

Dans un contexte politique tendu, le Premier ministre canadien Justin Trudeau semble faire marche arrière sur sa politique d'immigration, provoquant des réactions vives au sein de la population et parmi ses opposants. Des voix s'élèvent pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme l'échec du gouvernement en matière d'intégration. En dix ans, le nombre d'immigrants a en effet doublé, passant de 259 000 en 2013 à 465 000 en 2023, sans compter les 2,5 millions d'immigrants temporaires. Un changement radical qui a perturbé l'équilibre délicat des infrastructures et des services publics au Canada.

Les critiques fusent, notamment de la part de Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, qui souligne l'absurdité d'essayer d'accueillir 1,2 million de nouveaux arrivants chaque année alors que le pays ne parvient à construire que 200 000 logements par an. Cette situation a engendré une crise immobilière où les loyers et les prix de l'immobilier ont explosé, laissant de nombreux Canadiens, y compris des nouveaux arrivants, dans des conditions de précarité alarmantes.

Un véritable désastre socio-économique se dessine. Le taux de chômage, qui grimpe à 6,6 %, souligne la pression croissante sur le marché de l'emploi. Les Canadiens, tout en reconnaissant le droit des immigrants de choisir leur terre d'accueil, reprochent à Trudeau de ne pas avoir anticipé les conséquences de son ouverture des frontières, qualifiée de démesurée par certains experts.

Les implications ne sont pas seulement économiques mais aussi sociales. La montée des tensions communautaires et les revendications identitaires se font sentir, dans un pays où la diversité semble parfois créer des fractures plutôt qu'une harmonie. À Toronto et à Vancouver, plus de la moitié de la population est composée de minorités visibles, ce qui soulève la question de l'intégration réelle dans une société souvent vue comme multiculturelle.

Alors que Trudeau annonce des mesures pour réduire l'immigration, les Canadiens restent sceptiques. Les promesses semblent trop éloignées des actions concrètes nécessaires pour rétablir la situation. Selon plusieurs analystes, il faudra près d'une décennie pour construire suffisamment de logements pour répondre aux besoins actuels, sans parler des investissements nécessaires dans les services sociaux.

L'opinion publique envers Trudeau s'est détériorée, et beaucoup prédisent une défaite aux élections de 2025 si la tendance continue. Mais les Canadiens sont conscients que les effets de ses décisions les suivront bien au-delà du mandat de l'actuel Premier ministre. Reste à savoir si le gouvernement saura redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard.