Gilbert Montagné : Pourquoi le chanteur ne touchera-t-il plus de droits d'auteur sur son tube mythique "On va s’aimer" ?
2024-12-16
Auteur: Philippe
Si "On va s’aimer" reste un classique des soirées festives, notamment lors des réveillons, cette célèbre chanson ne rapportera plus un centime à ses créateurs, Gilbert Montagné et Didier Barbelivien. En effet, ils viennent de perdre leurs droits d’auteur sur l’un des plus grands succès des années 80, suite à une longue bataille judiciaire pour plagiat.
Tout commence en 2012, quand des artistes italiens portent des accusations de plagiat. Ils estiment que "On va s’aimer" ressemble fortement à "Une fille de France", interprétée par Gianni Nazzaro et sortie en 1976. La justice italienne avait initialement donné raison aux plaignants, condamnant Montagné et Barbelivien. Cependant, ces derniers, soutenus par la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), avaient refusé de s’acquitter des droits d’auteur demandés.
Cette situation a perduré pendant plus d'une décennie, jusqu'à ce que les compositeurs italiens décident d’intenter une action en justice en France, réclamant un montant faramineux de 1,67 million d’euros en dommages et intérêts pour les droits non perçus. La Cour de Paris a finalement tranché, attribuant les droits d’auteur d’"On va s’aimer" aux compositeurs italiens pour toutes les exploitations mondiales de la chanson.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Outre la perte de royalties, Montagné et Barbelivien doivent également verser 30 000 euros de dommages et intérêts, une somme qui, bien que très inférieure aux 1,67 million d'euros initialement réclamés, constitue une défaite symbolique. Fait amusant, Gilbert Montagné avait lui-même remporté un procès pour plagiat en 2009 contre une chaîne de restauration rapide ayant parodié sa chanson. À l'époque, il avait même obtenu… 30 000 euros – la même somme qu'il doit désormais aux artistes italiens.
Cette décision représente un tournant décisif dans cette affaire, mais le combat judiciaire pourrait encore se prolonger. Montagné et Barbelivien disposent en effet d’un recours en cassation. En attendant le dénouement, ils ne toucheront plus rien concernant ce tube qui a tant fait pour leur notoriété. Ce retournement de situation soulève des questions sur la protection des droits d’auteur et le plagiat dans l’industrie musicale, un sujet brûlant qui mérite d’être discuté. Que nous réserve l’avenir pour les artistes face à des situations similaires ? La pression s’intensifie pour que le secteur musical prenne des mesures plus sévères contre le plagiat!