François Bayrou a terminé sa visite à La Réunion après avoir constaté les dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte. Lors de son passage au « hub logistique » de Sainte-Marie, il a souligné l'importance de l'État dans le soutien aux habitants de l'archipel. "Qui serions-nous si nous laissions Mayotte devenir une île bidonville ?", a affirmé le Premier ministre, annonçant des interventions pour démanteler les constructions précaires reconstruites suite à la catastrophe, et soulignant qu'une reconsidération de l'urbanisme est essentielle.

Il a également mis l'accent sur la nécessité d'une immigration "contrôlée et maîtrisée", précisant que l'État doit disposer des ressources pour mener des contrôles efficaces et procéder aux reconduites nécessaires des immigrés sans papiers. En mettant l'accent sur la visibilité des actions gouvernementales, il a exprimé son désir de réconciliation, d’action et de stabilité pour l'année 2025.

Un moment de tension a eu lieu lorsque la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, a été critiquée pour avoir ignoré deux enseignants à Mayotte qui l'interpellaient sur le manque d'aide de l'État après le cyclone. Elle a toutefois déclaré que les échanges avec les enseignants étaient plus constructifs que ce que les images laissaient à penser.

Le Premier ministre a aussi visité le centre opérationnel de La Réunion, vital pour la coordination de l'aide à Mayotte, avant de se rendre sur une plateforme de la Croix-Rouge pour évaluer les besoins d'intervention dans la région.

Par ailleurs, lors de sa visite à Mayotte, Bayrou a présenté son plan « Mayotte debout », qui vise à répondre aux urgences sur plusieurs fronts : éducation, approvisionnement en eau et électricité, et soutien à l'économie locale. Parmi les mesures annoncées, il a fait savoir qu'il y aurait une suspension des cotisations sociales pour les entreprises jusqu'en mars et une aide d'urgence équivalente à 20% du chiffre d'affaires moyen, soit jusqu'à 20 000 euros.

L'aéroport de Mayotte reprendra ses activités commerciales dès le 1er janvier, et des rapatriements pour les habitants bloqués seront effectués à partir de mardi. De plus, Bayrou a annoncé la mise en place de prêts garantis par l'État pour les familles touchées par le cyclone afin de les aider à reconstruire, avec des conditions de remboursement très avantageuses.

Concernant l'éducation, la rentrée scolaire sera décalée au 13 janvier avec des modalités adaptées à chaque établissement, et une scolarisation temporaire en France pourrait être envisagée pour les élèvess en difficulté. Un plan de vigilance sera également instauré, incluant la présence de l’armée et de la gendarmerie pour protéger les établissements scolaires face aux menaces de pillage et d’incendie, suite à l’incendie d'une école à Kawéni qui a eu lieu pendant sa visite.

En matière de télécommunications, Bayrou a annoncé le déploiement de 200 antennes Starlink pour rétablir des connections d’urgence, car les infrastructures locales ont été largement endommagées. Il a également promis que des solutions 5G seraient mises en place sur l'ensemble de l'île d'ici la fin juin 2025.

Cet engagement du gouvernement marque un tournant, tant pour les habitants éprouvés de Mayotte que pour l’avenir de l’archipel en matière de sécurité, d'éducation, et de développement.