Le jeudi 13 mars, l'ancien président américain Donald Trump a lancé une alerte au monde entier, menaçant la France et l'Union européenne (UE) d'imposer des droits de douane faramineux de 200 % sur leurs vins, champagnes et autres boissons alcoolisées. Cette menace intervient en réponse à l'imposition par l'UE de nouveaux tarifs douaniers de 50 % sur le whisky américain, un mouvement que Trump considère comme inacceptable.

L'UE a récemment décidé d'appliquer des droits de douane sur une variété de produits américains, notamment du bourbon, des motos et des bateaux, suite à une imposition préalable de 25 % sur l'acier et l'aluminium par les États-Unis. Ces mesures de réciprocité devraient entrer en vigueur dès le 1er avril, déguisant le marché commercial en un véritable champ de bataille.

Dans une publication sur son réseau social Truth Social, Trump a déclaré : « L'Union européenne, l'une des autorités les plus hostiles aux États-Unis, a imposé 50 % de droits de douane sur le whisky. Si cela n’est pas annulé immédiatement, nous allons réagir avec des droits de douane de 200 % sur tous les vins et champagnes importés de France et d'autres pays de l'UE. » Biden, son successeur, devra rapidement envisager la situation afin d'éviter une escalade des tensions commerciales.

Le ministre français délégué pour le commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a réagi en affirmant que la France ne pliera pas devant ces menaces et qu'elle est déterminée à défendre ses intérêts. « Nous ne céderons pas aux intimidations et nous protégerons nos filières », a-t-il insisté.

De son côté, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a également souligné qu'il était essentiel d'ouvrir un canal de négociations. Lors d'une conférence à Cape Town, elle a déclaré que le commissaire européen devait rencontrer son homologue américain pour discuter des différentes options afin de désamorcer la situation. Nicolas Ozanam, directeur général de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), a exprimé son profond agacement face à ces tensions ainsi qu'à leur impact sur les exportations européennes.

Le lobby européen des spiritueux, Spirits Europe, a quant à lui appelé l'UE et les États-Unis à ne pas utiliser le secteur des boissons alcoolisées comme une “monnaie d’échange” dans leurs conflits commerciaux. Ils demandent un retour immédiat à des relations commerciales sereines pour préserver les intérêts des producteurs.

Un accord transatlantique de 1997 avait mis fin à de nombreuses barrières douanières, entraînant une augmentation significative des échanges commerciaux. Cependant, avec les tensions croissantes entre Trump et l'Europe, ce succès est désormais menacé. En 2023, l'UE a exporté environ 2,5 milliards d'euros de spiritueux vers les États-Unis et 3,5 milliards d'euros de vins, montrant ainsi l'importance cruciale de ces échanges commerciaux.

Les experts avertissent que le climat commercial instable peut avoir des conséquences néfastes, non seulement pour les producteurs européens, mais aussi pour les consommateurs américains qui pourraient faire face à une flambée des prix des vins et champs de l'Union européenne. L’avenir des relations transatlantiques dépend désormais des choix à venir des deux parties.