Cinq ans après le début de la pandémie de Covid-19, le microbiologiste Didier Raoult fait face à des conséquences majeures. À partir du 1er février, il ne sera plus autorisé à exercer la médecine pendant deux ans, suite à une décision de la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins rendue le 2 octobre 2024. Cette décision est en grande partie attribuée à son soutien médiatique à l'hydroxychloroquine, un traitement jugé par beaucoup comme insuffisamment prouvé. Les responsables de l'instance ont déclaré qu'il n’a « pas fait preuve de prudence » et a « nui aux mesures de santé publique » par ses déclarations non-pondérées.

Cette sanction, bien que symbolique, ne fait que souligner la chute vertigineuse d'un homme qui était autrefois vénéré par certains comme un héros de la lutte contre la pandémie. Agé de 72 ans, Raoult avait déjà été poussé à la retraite en été 2022. Cependant, ses problèmes juridiques semblent s'intensifier, car une enquête judiciaire pour des « manquements graves en matière de santé ou de recherche » est en cours. Cette enquête, ouverte par le parquet de Marseille à l'été 2022, cible une étude clinique « sauvage » réalisée sur 30 000 patients sans l'approbation des autorités sanitaires.

Ce revirement de situation pose des questions fondamentales sur l'éthique scientifique et la responsabilité des chercheurs en temps de crise. Raoult, qui a longtemps été salué pour ses travaux sur les maladies infectieuses, est désormais perçu par certains comme une nouvelle figure emblématique des théories du complot. Alors que le monde continue de se remettre des effets du Covid-19, l'affaire Raoult soulève des inquiétudes quant à la manière dont la recherche médicale est conduite et régulée dans un climat politique et social tendu.