Science

Des fuites massives de méthane en mer de Barents : la planète est en danger !

2024-09-17

Une étude alarmante menée par des chercheurs norvégiens révèle que la mer de Barents est le site de fuites de méthane parmi les plus importantes jamais observées sur notre planète. Faut-il s'inquiéter de cette situation ?

10 000 tonnes de méthane s'échappent chaque année !

La mer de Barents, située au nord de la Scandinavie, est une mer peu profonde d'une profondeur moyenne de 230 mètres, couvrant près de 1,4 million de kilomètres carrés. Ce vaste espace est actuellement le théâtre d'un phénomène inquiétant, à savoir des émanations de gaz s'élevant à la surface.

Une étude parue dans la revue **Frontiers in Earth Science** en juillet 2024, réalisée par l'Université arctique de Norvège à Tromsø, a révélé que durant six expéditions menées entre 2018 et 2022, environ 10 000 tonnes de méthane sont libérées chaque année à partir de points chauds nouvellement identifiés.

Les scientifiques ont mis en lumière que ces points chauds, tout en ne dégageant pas le même volume de gaz, dépassent cependant toute autre zone dans le monde en matière d'émissions. Les chercheurs expriment leur surprise face à l'ampleur de ce phénomène.

Origine des fuites de méthane

Au cours de leurs expéditions, les chercheurs ont exploré une zone de 5 000 km², soit deux fois la superficie du Luxembourg, où ils ont identifié pas moins de 21 700 suintements de méthane. Ces émissions sont liées à des failles géologiques et à des crêtes associées à des réservoirs d'hydrocarbures. Ces formations géologiques, en proie à l'érosion due à l'activité tectonique et aux cycles de glaciation, permettent à ce gaz de se libérer peu à peu.

De plus, il est estimé que la zone a émis environ 137 millions de tonnes de méthane depuis la dernière déglaciation, il y a plus de 10 000 ans. Cela soulève des questions cruciales sur l'impact de ces émissions sur le climat.

Pourquoi cela nous concerne-t-il ?

Le méthane a une durée de vie atmosphérique d'environ douze ans, comparée à celle du dioxyde de carbone qui peut persister jusqu'à un millénaire. Cependant, le potentiel réchauffant du méthane est bien supérieur, ce qui en fait un puissant contributeur au changement climatique. Les 10 000 tonnes de méthane qui s'échappent chaque année de la mer de Barents ne représentent qu'un très faible pourcentage des 120 millions de tonnes émises annuellement à travers la production et la consommation des énergies fossiles, mais leur impact pourrait être bien plus dévastateur.

Quelles conséquences à prévoir ?

L'augmentation des fuites de méthane doit nous alerter sur la fragilité de nos écosystèmes marins et leur rôle dans les changements climatiques. Des gouvernements du monde entier sont préoccupés par cette situation, et des mesures urgentes pourraient être nécessaires pour limiter ces émissions. La mer de Barents ne se limite pas à être une zone de pêche ou de biodiversité ; elle représente un des nombreux points critiques où le changement climatique s'exprime déjà de manière alarmante. Cela pourrait être le début d'un scénario catastrophe si aucune action n'est entreprise rapidement.