
CRISE AUTOMOBILE : Un désastre humain s'annonce en Sarthe avec la fermeture de Valeo !
2025-04-03
Auteur: Philippe
Nelly, 52 ans, est une figure emblématique de l'usine Valeo de La Suze-sur-Sarthe, où elle a débuté sa carrière en 1997. Comme elle, de nombreux employés ont vu leur vie rythmée par cette entreprise, un pilier de l'industrie automobile française, autrefois florissante, exigeant et bienveillante, mais qui aujourd'hui s'effondre face à des réalités économiques implacables. Valeo, en proie à des difficultés financières et à une restructuration agressive, a récemment annoncé la fermeture de son usine, menaçant ainsi 300 emplois et faisant planer un climat d'incertitude sur toute la région.
L'annonce de cette fermeture, prévue pour avril, a déclenché un tsunami d'émotions chez les employés, notamment chez Nelly, qui a partagé ses espoirs et ses craintes face à l'avenir. "Cela fait des années que nous travaillons ici, et maintenant ils nous traitent comme des pions sur un échiquier", déclare-t-elle, soulevant les préoccupations de nombreux collègues qui ont consacré leur vie à cette usine.
Le groupe Valeo, fort de plus de 100 000 employés, justifie sa décision par un ralentissement du marché automobile en Europe, une transition difficile vers des solutions électriques et la nécessité de réduire les coûts. Le constat est amer : depuis 2019, les ventes de voitures en France ont chuté de plus de 20 %, avec des impacts dévastateurs pour les équipementiers comme Valeo, qui subissent des pressions croissantes.
Les syndicats, tout en reconnaissant la réalité déplorable du marché, pointent du doigt l'absence d'investissements significatifs de la part de Valeo au fil des ans, une situation qui a conduit à une désindustrialisation silencieuse. "Il est évident que Valeo a quitté ce site très progressivement dans le but d'optimiser ses profits, laissant les employés sans soutien", déclare Christophe Plessis, délégué syndical de la CGT.
Les conséquences de cette fermeture ne se limitent pas seulement aux opérations de Valeo. Allonnes, une ville proche, souffre également des décisions d'entreprises comme NTN, qui a annoncé un plan de restructuration similaire, menaçant encore plus d'emplois. La peur de devenir la prochaine victime plane sur de nombreux travailleurs, exacerbant une atmosphère déjà tendue.
Le maire d'Allonnes, Gilles Leproust, est le témoin inquiet des répercussions économiques sur sa commune de 11 000 habitants. "Nous devons prendre des mesures urgentes pour éviter une crise humaine majeure", prévient-il, appelant de ses vœux l'intervention des pouvoirs publics. Les aides à l'emploi et les reconversions professionnelles sont cruciales pour les travailleurs de ces industries en détresse.
Dans le secteur, les petites entreprises, auparavant dépendantes des grands donneurs d'ordres comme Valeo, ressentent également l'impact. Des entrepreneurs comme Stéphan Geslin, qui fournissent des pièces à Valeo, constatent déjà une chute de leurs revenus, les laissant dans une position précaire.
Pour compliquer les choses, le climat politique en Sarthe devient de plus en plus tendu, les partis politiques opportunistes, comme le Rassemblement National, profitant de cette détresse pour gagner du terrain. Les récemment fermées d'usines pourraient conduire à un désespoir généralisé, et des acteurs politiques tels qu'Élise Leboucher, députée de La France Insoumise, s'inquiètent de l'éventualité d'une radicalisation de la voix des électeurs.
La réalité est brutale : sans intervention, la fermeture d'usines comme celle de Valeo pourrait marquer le début d'une série de désastres sociaux et économiques en Sarthe, menaçant non seulement les travailleurs, mais l'équilibre économique de toute une région.