Après deux décennies passées sans fouler le sol de son enfance, Craig Thompson, le célèbre bédéaste américain âgé de 49 ans, fait un retour marquant. Avec la sortie de son nouvel ouvrage, Ginseng Roots, début septembre en France, Craig plonge cette fois dans ses souvenirs d'enfance. Connu pour son œuvre emblématique, Blankets, qui a fait sensation aux États-Unis en 2003, il n’avait pas exploré ce registre autobiographique depuis lors.

Dans Ginseng Roots, contrairement à ce que l'on pourrait penser, Thompson a délibérément évité de créer un successeur de Blankets, craignant de ne proposer qu'une pale imitation. Il a aussi éludé la création d'un univers onirique inspiré de la culture arabe, comme dans son précédent titre, Habibi (Casterman, 2011). En réalité, sa démarche initiale était de montrer l’histoire d’une plante, plutôt que de faire un récit centré sur sa propre expérience.

Thompson avait d'abord conçu une héroïne fascinante sous la forme d'une racine de ginseng humanoïde, dotée de bras, de jambes et même d’un couvre-chef fait de feuilles et d’une fleur. Pourtant, en fin de compte, le narrateur de cette histoire est un personnage qui lui ressemble, au lieu de se transformer en plante. Ce dernier arbore une casquette gavroche, un clin d'œil à l'identité de l'auteur.

L’auteur, déjà acclamé pour ses précédents travaux, continue d’aborder des thèmes sensibles comme l’identité, la culture et la nature. Ginseng Roots n’est pas seulement une exploration personnelle, mais aussi un appel à la prise de conscience écologique, un sujet d'une actualité brûlante. En cette période de crise climatique, ses récits prennent une résonance particulière. Les lecteurs ont donc hâte de découvrir comment la créativité de Thompson se conjugue avec ses préoccupations environnementales dans cette nouvelle œuvre.