Affaires

Commerces à Bordeaux : une fin d’année rassurante mais pas mémorable

2025-01-05

Auteur: Louis

« Moins dramatique qu’elle aurait pu l’être. » C’est ainsi que Bruno Tripon, président de la commission commerce à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux-Gironde, décrit la récente période de fin d’année pour les commerces bordelais.

Malgré un bon départ lors du Black Friday, la fréquentation a chuté après, entraînant une diminution significative des chiffres d’affaires, pouvant aller de -10 à -20 % en décembre. « Certains s’en sortent mieux que d'autres », ajoute Georges Simon, président de l'association Bordeaux mon commerce. En revanche, Bruno Tripon n'a pas constaté de baisse inquiétante de la fréquentation en décembre, un mois crucial pour les commerçants, représentant entre 20 et 80 % de leur chiffre d'affaires annuel, selon les secteurs.

« Ça s’est réveillé un peu tard, mais il y a eu du passage », note Corinne Blache, gérante de la boutique de vêtements Lilyaké. Elle précise que « décembre a été bon », tout en soulignant que la saison hivernale a mieux performé que l'été. À l'opposé, Hannah-Yi Danjon, vendeuse chez L'Armoire poétique, déclare : « Nous avons vendu, mais je m’attendais à quelque chose de plus dynamique. » Dans le magasin La Droguerie, les vendeuses reconnaissent avoir eu un bon Noël, en partie grâce à une tendance « Do It Yourself » forte, encouragée par les réseaux sociaux.

La situation est néanmoins compliquée par la « concurrence maximale » d’Internet. Les consommateurs font face à un pouvoir d’achat en déclin et des changements dans leurs habitudes d'achat, exacerbés par un contexte économique morose. « On sent qu’ils réfléchi à deux fois et font moins d’achats impulsifs », explique Apolline Berthonneau, responsable magasin pour le chausseur Michard Ardillier. De nombreux clients préfèrent désormais investir un peu plus dans des produits durables.

« Le volume du panier n’a pas beaucoup baissé, mais sa valeur a diminué », confie un vendeur du caviste Émile et Marguerite, souhaitant garder l’anonymat.

Bordeaux n’échappe pas à la tendance des grandes villes : la difficulté d’accès au centre-ville incite de plus en plus de clients à acheter en ligne. Selon Georges Simon, « entre 2019 et 2023, nos commerces ont connu une baisse de fréquentation de 50 % ». La réalité économique et le changement des comportements d'achat s'imposent comme des défis majeurs pour les commerçants de Bordeaux.

Étonnamment, malgré des périodes de forte activité comme Noël et le Black Friday, cela ne suffit pas à compenser l'absence de visites impromptues : les consommateurs doivent désormais avoir une vraie motivation pour se déplacer dans les lieux de vente.