L'immigration clandestine à Mayotte continue d'augmenter, majoritairement alimentée par des ressortissants des Comores. Actuellement, on estime à environ 123 000 le nombre d'étrangers résidant dans ce département français, malgré les efforts des autorités comoriennes basées sur l'île d'Anjouan pour freiner ce phénomène.

Le cyclone Chido, qui a récemment frappé la région, a paradoxalement incité de nombreuses personnes à tenter la traversée vers Mayotte. C'est le cas d'Aoussidine Bouchrane, un ancien passeur reconverti en président du syndicat des pêcheurs d'Anjouan. Dans ses jeunes années, Aoussidine était impliqué dans le trafic de migrants, profitant de la misère économique pour subvenir à ses besoins. "La pêche n'était pas rentable, donc nous étions souvent contraints de faire passer clandestinement des personnes vers Mayotte", confie-t-il.

Plus de 15 ans ont passé, et Aoussidine observe une intensification des départs, exacerbée par la situation créée par le cyclone. "Les patrouilles de sécurité autour de Mayotte ont cessé temporairement, ce qui a permis à de nombreuses personnes de partir. J'estime que les départs n'ont jamais été aussi nombreux", déclare-t-il.

En parallèle, la crise économique et la détérioration des conditions de vie aux Comores continuent de pousser des milliers de personnes à prendre des risques insensés pour atteindre Mayotte. De nombreuses ONG dénoncent cette situation désespérée et plaident pour une réponse humanitaire coordonnée.

Ces événements soulèvent également des questions cruciales concernant les politiques migratoires en France et la nécessité d'une approche plus humaine face à l'afflux croissant de migrants. Les autorités françaises sont sous pression pour non seulement gérer cette immigration, mais aussi pour traiter les causes profondes qui poussent tant de personnes à fuir leur pays.