Les marchés européens ont connu une chute sévère ce mercredi, à la suite d'une période de forte volatilité à Wall Street. Alors que le dollar américain a connu une légère hausse après avoir atteint son plus bas niveau en cinq mois, l'impact des événements géopolitiques et économiques a fait vaciller les marchés. La baisse des actions, des obligations et de la lire turque s'est intensifiée après l'arrestation d'Ekrem Imamoglu, le maire populaire d'Istanbul, par les autorités turques. Son arrestation pour corruption et soutien à un groupe terroriste a été perçue comme un coup de frein aux réformes nécessaires en Turquie, exacerbant les craintes des investisseurs.

L'indice paneuropéen STOXX 600 a finalement enregistré une baisse de 0,1 %, après une tendance haussière des trois jours précédents. De son côté, l'indice allemand DAX a chuté de 0,3 % après avoir touché un sommet mardi. Le climat incertain persistant ne fait qu'alimenter les inquiétudes d'un ralentissement économique, les droits de douane ayant impacté la confiance des investisseurs, particulièrement sur les valeurs technologiques.

Les marchés asiatiques, quant à eux, ont eu du mal à trouver une direction claire, avec l’indice Nikkei 225 du Japon en baisse de 0,25 % tandis que le CSI 300 chinois a légèrement augmenté. Tim Graf, responsable de la stratégie macroéconomique chez State Street, a évoqué une continuation des craintes autour d’un ralentissement de la croissance aux États-Unis, qui pourraient nuire aux perspectives mondiales.

Concernant la lire turque, elle a subi sa plus forte baisse depuis la crise monétaire de juin 2023, tombant à environ 39 pour un dollar, une chute de près de 5 %. Cette dévaluation a été amplifiée par la réaction des investisseurs à l'arrestation d’Imamoglu, que le principal parti d'opposition a qualifiée de coup d'État contre le futur président. L'indice boursier turc a quant à lui chuté d'environ 6 %, tandis que les prix des obligations d'État ont chuté, attisant les inquiétudes quant à la capacité du pays à mener des réformes économiques.

Nick Rees, un analyste chez Monex Europe, a souligné que les traders commencent à réaliser que la période de calme est terminée, ce qui a entraîné un recalibrage des risques politiques liés à la Turquie. Pendant ce temps, les marchés gardent les yeux rivés sur les décisions de la Réserve fédérale américaine prévue plus tard dans la journée, qui pourrait également influencer les injections de liquidités sur les marchés, alors que les signes de resserrement du crédit se multiplient. Restez à l'affût des développements, car ces événements pourraient avoir des répercussions mondiales.