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"C'est lui qui nous faisait vivre" : Après 24 ans en France, un père marocain expulsé, sa famille dans la détresse

2025-03-22

Auteur: Julie

Après avoir vécu en France pendant 24 ans, Hassan Youssefi, un ressortissant marocain, a été expulsé du territoire français. Âgé de 46 ans, il était père et entrepreneur, en couple depuis plus de dix ans. Sa situation s'est détériorée avec un arrêté d'expulsion émis en décembre 2024, principalement à cause de ses condamnations passées.

Le 21 février 2025, à Anchenoncourt-et-Chazel, Hassan a été expulsé sans possibilité de dire au revoir à ses deux enfants, des jumeaux de 13 ans. Au total, il avait été condamné à 13 reprises, purgées sous forme de six ans de prison pour des faits liés à des vols et à la conduite sous stupéfiants. Cette expulsion s'inscrit dans un durcissement des lois sur l'immigration en France, décrites dans la loi Darmanin.

Sa compagne Catherine Geth vit maintenant une situation dramatique : "C'est lui qui nous faisait vivre. Je suis actuellement en invalidité en raison de problèmes de santé, et sa présence était notre unique soutien financier. Nous avons été contraints de nous tourner vers les Restos du Cœur pour subvenir à nos besoins." Elle appelle à une justice plus humaine.

L'expulsion de Hassan ne concerne pas seulement des enjeux financiers. Catherine Geth souligne que leurs enfants subissent des remarques racistes dans leur collège, exacerbant leur détresse émotionnelle. "Ma fille a même été traitée de 'retourne dans ton pays', des rumeurs infondées circulent sur leur père," déclare-t-elle, visiblement affectée par la situation.

Hassan, quant à lui, se retrouve au Maroc sans ressources et sans lien avec son ancienne vie, déclarant : "Ils ont tout détruit, on nous a tout enlevé. Nous vivons une injustice." Cette famille, unie depuis 16 ans sans se marier, se voit aujourd'hui contrainte de considérer le mariage pour naviguer dans cette situation compliquée.

L'avocate de la famille, Me Anne-Sophie Mang, déclare : "Cette affaire est à la fois émouvante et choquante. Il est important de rappeler que Hassan a toujours été en situation régulière jusqu'à maintenant. Il a purgé sa peine et a tenté de se réintégrer. Sa famille mérite de vivre en sécurité."

Du côté de la préfecture, on reste ferme. Les responsables affirment que les multiples condamnations de Hassan sont incompatibles avec une intégration réussie dans la société française. Cependant, Catherine Geth et son avocate plaident pour un retour rapide d'Hassan, arguant que la famille, désormais fragilisée, ne peut pas survivre longtemps avec les seules ressources de 300 euros par mois que Catherine reçoit.

Cette affaire soulève des questions cruciales sur l'humanité des décisions judiciaires en matière d'immigration, un sujet qui est au cœur des débats en France aujourd'hui. La famille espère que des voix se lèveront pour leur venir en aide.