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Carburants : le prix du gasoil chute à son niveau d'avant la guerre en Ukraine !

2024-09-21

Les automobilistes peuvent respirer. Dans les stations-service de France, la tendance des prix des carburants est à la baisse. Selon les données récentes du ministère de la Transition écologique, le litre de gasoil (diesel) est passé en moyenne en dessous de 1,60 euro lors de la semaine se terminant le 13 septembre. C'est une première depuis janvier 2022, c'est-à-dire juste avant le début de la guerre en Ukraine, qui avait provoqué une hausse des coûts d'approvisionnement.

Pour les utilisateurs de diesel, encore en majorité dans l'Hexagone, le prix du litre s'établit désormais à 1,59 euro, soit une diminution de douze centimes comparé au début de l'été, et près de trente centimes moins cher que début septembre 2023. Même le prix de l'essence semble suivre cette vague de baisse, bien que dans une moindre mesure. Au 13 septembre, le tarif moyen du sans-plomb 95 s'élève à 1,72 euro, ce qui représente une baisse d'environ 13 centimes depuis début juillet.

Toutefois, Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), tempère ces bonnes nouvelles en déclarant que « les prix à la pompe restent tout de même relativement élevés ». En effet, le gasoil se vendait en moyenne à moins de 1,50 euro en 2019. Quoi qu'il en soit, il souligne que « les automobilistes ont autant besoin de leur voiture, que les prix soient en hausse ou en baisse », indiquant ainsi qu'il n'y a pas d’élasticité de la demande de carburant en fonction des prix.

Un autre facteur à considérer est la fiscalité, qui joue un rôle crucial dans la détermination des prix des carburants. Les différentes taxes (TVA et taxe sur les produits énergétiques) représentent, selon l'UFIP, 55 % du prix du gasoil et près de 57 % pour le sans-plomb 95. Cela représente des recettes importantes pour l'État.

Quant aux fluctuations des prix à la pompe, elles sont principalement influencées par les prix sur le marché du pétrole. Le baril de brent, référence en Europe pour le pétrole brut, est brièvement tombé sous les 70 dollars (environ 63 euros) le 10 septembre, pour la première fois depuis décembre 2021, avant de remonter à 74 dollars le 19 septembre. Cela reste un niveau acceptable pour les pays producteurs, selon l’analyste Edouard Lotz.

Les préoccupations liées à un ralentissement économique en Chine, en Europe et aux États-Unis expliquent pourquoi le prix du brent est en baisse par rapport aux niveaux élevés observés en avril et à l'automne 2023, où il flirtait avec les 90 dollars. Cela pourrait signifier une demande inférieure aux prévisions. « Le secteur manufacturier est essentiel pour la consommation de produits pétroliers », rappelle Jérôme Sabathier, expert en économie et évaluation environnementale à l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles. La tendance actuelle des prix pourrait bien influencer les choix des consommateurs vers une utilisation plus accrue de transports alternatifs.