Dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie, Emmanuel Macron a souligné l'urgence d'agir lors d'une allocution télévisée le 6 mars dernier, où il évoque des "investissements supplémentaires" pour garantir la sécurité nationale. "Rester spectateur serait une folie", a-t-il insisté.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a affirmé sur France Inter que le budget de la défense devrait atteindre un "poids de forme convenable" d'environ 90 milliards d'euros par an, tandis que le budget actuel s'élève à 50,5 milliards d'euros. Pour financer cette hausse, il a mentionné que les fonds publics seront nécessaires, tout en évoquant des efforts de mutualisation au niveau européen, en lien avec les discussions au sein du Conseil européen.

Il a également proposé une approche innovante en suggérant de mobiliser l'épargne des Français pour renforcer le financement de la défense. "Nous devons agir rapidement et efficacement, en nous concentrant sur les besoins urgents de nos forces armées", a ajouté Lecornu.

Parmi les priorités évoquées, le ministre a mentionné le besoin urgent de trois nouveaux frégates pour la Marine nationale et d'une vingtaine de chasseurs Rafale. Il a aussi exprimé la nécessité d'améliorer la capacité de l'armée de terre à mener des frappes de précision. Concernant la guerre électronique, Sébastien Lecornu a recommandé d'accélérer le développement des technologies capables de brouiller les signaux, comme celles utilisées pour contrer les drones en Ukraine. Il a insisté sur l'importance de la militarisation de l'espace, un domaine où l'Union européenne doit intensifier ses efforts pour ne pas rester à la traîne par rapport à d'autres puissances mondiales.

Interrogé sur la possibilité d'un retour au service militaire obligatoire, le ministre a déclaré qu'il n'était pas convaincu de sa nécessité, étant donné que la France dispose déjà d'une armée professionnelle et d'une capacité de dissuasion nucléaire. Néanmoins, il a reconnu l'importance d'augmenter le nombre de réservistes pour soutenir les forces armées.

En ce qui concerne le soutien américain à l'Ukraine, Lecornu a confirmé que l'assistance, notamment en matière de renseignement, est actuellement "suspendue". Il a précisé que les États-Unis avaient cessé leur participation aux opérations d'observation par satellite, mais a rassuré en affirmant que "notre renseignement est souverain" et que la France continue à soutenir l'Ukraine avec ses propres ressources.

Avec cette nouvelle dynamique, la France semble déterminée à renforcer ses capacités militaires face à des menaces de plus en plus pressantes, tout en naviguant habilement dans un environnement géopolitique complexe.