Dans un espace sobre et élégant, un imposant portrait noir et blanc de Charles Darwin trône sur le buffet du salon. La bibliothèque, bien que richement fournie, semble presque être un élément de décoration plutôt qu'une ressource de savoir. Depuis le balcon, on peut apercevoir la rue menant à l'École normale supérieure de Lyon, tout près de la résidence de Bernard Lahire, qui n'est qu'à une quinzaine de minutes à pied. Pour lui, chaque minute compte dans sa quête de recherche.

Ce directeur de recherche au CNRS revient d'une conférence incontournable à l'université de Marrakech, où il était impatient d'écouter le géologue Abderrazak El Albani, reconnu pour ses travaux sur l'émergence de la multicellularité. "Lorsque j'ai appris sa présence, je n'ai pas pu résister à l'envie de l'écouter. Je ressens toujours cette curiosité d'enfant face aux mystères de la vie," confie-t-il avec passion.

Lahire, qui a 61 ans, va au-delà de la sociologie traditionnelle en engendrant une approche interdisciplinaire. Il regroupe des paléoanthropologues, éthologues, biologistes évolutionnistes, anthropologues et historiens dans le cadre de son projet d'Institut des hautes études en science sociale du vivant. Son ambition est de créer un espace collaboratif similaire à l'Institut des hautes études scientifiques (IHES) de Paris-Saclay, qui a déjà vu passer des grands noms tels que Jean Dieudonné et Alexander Grothendieck, ce dernier étant particulièrement admiré par Lahire.

Le rêve de Lahire est de fournir une plateforme où la recherche sur le vivant puisse s’épanouir dans une atmosphère de convivialité et d'encouragement. "Avec une poignée de permanents, je souhaite former une petite unité compétente qui puisse rivaliser avec les meilleures esprits du pays. Il faut encourager l'interdisciplinarité et briser les frontières entre les différentes sciences pour avancer dans notre compréhension de ce qu'est le vivant," affirme-t-il.

Ce projet émane d'un besoin croissant de comprendre les systèmes complexes qui régissent non seulement notre existence, mais aussi notre rapport à l'environnement. En s'attaquant à des questions transversales, Lahire espère aussi susciter un débat public autour de la place du vivant dans nos sociétés contemporaines.

Alors que le monde scientifique évolue rapidement, l'initiative de Bernard Lahire pourrait très bien être la clé pour débloquer de nouvelles perspectives et solutions face aux défis écologiques et sociaux que nous rencontrons aujourd'hui. Restez à l'écoute pour voir comment ce projet unique pourrait transformer notre perception de la vie et des interactions humaines!