Le mercredi 22 janvier, un évènement tragique a secoué la ville d’Aschaffenbourg, située dans le sud de l’Allemagne, où deux personnes, dont un jeune garçon de deux ans, ont été poignardées à mort par un Afghan de 28 ans. En plus des deux victimes, trois autres personnes ont été blessées : un homme de 72 ans, une institutrice de 59 ans et une fille syrienne également âgée de deux ans. Le suspect a été arrêté sur place.

Pour l’instant, la police allemande n’a pas réussi à déterminer les causes de cet acte violent. Selon leurs premiers éléments d’enquête, « il n’existe aucune preuve des opinions radicales du suspect ». D'après les rapports, l'individu était déjà connu des autorités pour des actes de violence, et il souffrait de troubles psychiatriques. Arrivé en Allemagne en 2022, il avait fait une demande d'asile en 2023, mais a exprimé son désir de retourner en Afghanistan. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés avait alors suspendu sa demande et lui avait demandé de quitter le pays, comme l’a déclaré le ministre de l’Intérieur bavarois, Joachim Herrmann.

Réactions politiques immédiates : un acte dénoncé

La classe politique allemande a rapidement répondu à cette attaque. Le chancelier allemand a exprimé sa préoccupation sur X, en déclarant : « Je suis épuisé de voir régulièrement de tels actes de violence, commis par des personnes qui sont venues ici chercher protection. » Cependant, son gouvernement a également décidé d’accueillir un grand nombre d’Afghans, ce qui suscite des débats autour de la migration en cette période électorale, alors que des élections législatives se profilent à l'horizon, le 23 février. Il est à noter qu'une étude de la compagnie d'assurance R+V Versicherung révèle que la peur des conséquences de l'immigration est un sujet majeur dans l’opinion publique.

Au sein de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), des voix se font entendre, signalant une prise de conscience plus large autour des enjeux de genre. Julia Klöckner, une députée, a déclaré sur X : « Ce sont toujours des hommes. Pas les femmes #Aschaffenbourg », appelant à une réflexion sur le patriarcat en relation avec de tels actes de violence.

Les discours de l’extrême droite se radicalisent

Le journal Le Progrès souligne la manière dont l’extrême droite tente de tirer des bénéfices politiques de cette tragédie. Des messages de colère et de haine ont émergé sur les réseaux sociaux à la suite de l'attaque, véhiculant une idéologie qui stigmatise l'immigration. L’Alternative für Deutschland (AfD) a notamment attribué une responsabilité directe à l’immigration en exigeant des « expulsions de masse ». Cette récupération politique pose des questions sur la montée de la haine et de la polarisation dans le débat public.

Cette tragédie à Aschaffenbourg n'est pas seulement un fait divers, elle met en lumière des tensions sous-jacentes dans la société allemande concernant la gestion de l'immigration, la violence et le discours politique. Alors que le pays se prépare à des élections cruciales, cette affaire risque de résonner fortement dans les choix politiques des électeurs.