
Appel à l'accueil des chercheurs américains : « Notre devoir en Europe est d'agir ensemble et de trouver des solutions »
2025-03-18
Auteur: Emma
Cette tribune publiée dans « Le Monde de l'éducation » souligne l'urgence d'une réaction face à la crise qui touche les chercheurs aux États-Unis depuis le début de 2025. De nombreux chercheurs, notamment dans les domaines des sciences humaines, sociales, des études sur les inclusions et les sciences du climat, ont perdu leur emploi du jour au lendemain.
Bien que des mouvements tels que Stand Up for Science aient émergé pour résister à cette situation, les chercheurs restés en poste subissent des pressions de plus en plus fortes. Des mots sont désormais prohibés dans les réponses aux appels à projet, illustrant les dérives autoritaires du duo Trump-Musk, selon une liste publiée par le New York Times.
Cet état de fait a des conséquences bien au-delà des frontières américaines, impactant la recherche à l’échelle mondiale. Les États-Unis fournissent une quantité de données essentielles, notamment en météorologie, nécessaires pour établir des prévisions climatiques précises qui touchent directement l'Europe.
Notre devoir, en tant qu'Européens, est de réagir collectivement. Il est crucial de proposer des solutions d'accueil simplifiées et efficaces pour nos collègues tant que l'administration actuelle est en place. Au vu de la rapidité des décisions de Trump et Musk, un accueil rapide et soutenu est impératif.
Les solutions doivent s'organiser à l'échelle européenne, où plus de 1 500 institutions d'enseignement supérieur et de recherche pourraient jouer un rôle clé. Accueillir 5 000 chercheurs travaillant dans des domaines touchés par les politiques de l'administration américaine pourrait coûter environ 750 millions d'euros par an, soit environ 150 000 euros par chercheur. Une somme tout à fait raisonnable à l'échelle européenne, représentant un effort de trois à quatre chercheurs par université.
Les pays dotés d'organismes de recherche tels que le CNRS ou l'Institut Max-Planck doivent impérativement participer à cet accueil. En agissant maintenant, nous avons la possibilité de protéger la recherche tout en renforçant les collaborations internationales qui sont essentielles pour le progrès scientifique et humain.