La série à succès de Netflix, Adolescence, met en scène Jamie, un adolescent de 13 ans, accusé de meurtre. Mais peut-on vraiment le considérer comme coupable ? Les créateurs de la série éclaircissent cette problématique.

Alors que le film The Electric State était censé être le grand coup d’envoi de la semaine du 10 mars sur Netflix, avec sa promotion massive et son casting en vue, il a connu un début pour le moins mitigé. Des résultats d’audience décevants l'ont placé au même niveau que Rebel Moon, l'un des flops récents de la plateforme. En revanche, c’est le drame Adolescence qui a capté l'attention, cumulant 24,3 millions de vues en seulement quatre jours, battant même des records précédemment établis par d'autres succès comme The Night Agent.

La série a reçu un accueil critique exceptionnel et suscite déjà de vives discussions sur les réseaux sociaux. L'intrigue principale repose sur une question incontournable : Jamie est-il coupable du meurtre dont il est accusé ? Avertissement, cet article contient des SPOILERS !

Dès la première scène, Jamie est arrêté devant sa famille médusée et emmené au poste pour un interrogatoire. Le suspense autour de sa culpabilité est, contre toute attente, rapidement évacué par les créateurs. Dans un tournant dramatique, les enquêteurs présentent une vidéo montrant Jamie en train de commettre l'acte violent, laissant peu de place au doute. Ainsi, l'intrigue se déplace plutôt vers une exploration des motivations derrière cet acte et des conséquences psychologiques sur son entourage.

Pourtant, il a été constaté que de nombreux spectateurs semblent toujours remettre en question la culpabilité de Jamie. Pour ceux qui ne l'ont pas encore saisi, la réponse est claire : oui, Jamie est bien coupable, bien qu'il demeure des zones d’ombre qui entourent ses motivations.

Stephen Graham, l'un des créateurs, a confirmé que Jamie a toujours été perçu comme coupable. Il précise que l'objectif de la série n'était pas de jouer sur le mystère du meurtre, mais d'explorer en profondeur les raisons derrière ce comportement. Il a même déclaré : "Nous ne savons pas vraiment pourquoi il a fait cela, et c’est peut-être le plus dérangeant. Mais notre but est d’initier un dialogue sans donner de réponses faciles."

La série se veut donc un reflet des défis auxquels font face les jeunes d’aujourd’hui, ouvrant la porte à des discussions à domicile, à l'école, et même au niveau gouvernemental. Les thèmes abordés vont au-delà du simple cadre familial et méritent une réflexion plus large, des questionnements qui impacteront non seulement la société actuelle mais aussi celle de demain. Stephen Graham insiste sur cette nécessité de dialogue, en particulier sur l’influence profonde des réseaux sociaux sur la jeunesse. "Nous avons une responsabilité collective pour aider nos enfants à naviguer dans cet environnement complexe," conclut-il.

Adolescence n’est pas seulement une série dramatique; c'est également un appel à la réflexion collective sur des enjeux cruciaux et souvent sous-estimés dans notre société.