Nation

À l'Assemblée nationale, le Rassemblement national vise une vice-présidence

2024-09-26

POLITIQUE - Le climat politique actuel est chargé de tension et de revanche.

En juillet dernier, le Rassemblement national (RN) a subi une éviction complète de toute responsabilité au sein de l'Assemblée nationale, perdant notamment les deux vice-présidences qu'il occupait depuis deux ans. Ce retournement a été le résultat d'une coalition efficace entre le Nouveau Front populaire (NFP) et les troupes macronistes, qui ont décidé de faire front contre l'extrême droite.

Cependant, la situation pourrait changer avec la démission de la députée Les Républicains (LR) Annie Genevard, qui a été nommée ministre de l'Agriculture. Son départ laisse son siège de vice-présidente vacant, soulevant la question de qui occupera ce poste. Les candidats les plus probables viennent encore de la droite, avec des figures comme Virginie Duby-Muller et Frédérique Meunier se déclarant intéressées par la prise de ce poste.

Mais le RN ne se laisse pas décourager et espère utiliser cette opportunité pour récupérer une vice-présidence. Philippe Balard, député RN, a affirmé sur TF1 que Sébastien Chenu avait été un vice-président exceptionnel par le passé. Il a également plaidé pour que le bloc central prenne en compte les voix des 11 millions d'électeurs qui ont voté pour le RN.

Des soutiens inattendus se dessinent pour le RN, notamment au sein de la droite. Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons, a exprimé son regret que le RN, qui est le principal groupe à l'Assemblée, ne soit pas représenté dans les instances dirigeantes. Un sentiment partagé par le député LR Philippe Juvin, qui a qualifié l'absence du RN dans ces instances de véritable erreur.

De l'autre côté, les membres du NFP restent fermes dans leur position, affirmant qu'ils continueront à maintenir le barrage républicain contre le RN. Benjamin Lucas, député de Génération·s, a souligné que cette démarche était essentielle pour préserver la dignité démocratique à l'Assemblée nationale. Ils comptent également présenter un candidat au poste laissé vacant par Genevard.

Les enjeux prennent une autre dimension dans un contexte politique qui est de plus en plus instable. Emmanuel Macron lui-même a reconnu que l'exclusion du RN n'était pas une bonne chose, et avec la pression d'une opposition fragile, la situation pourrait évoluer rapidement. Alors que le RN continue de rassembler des soutiens, des questions se posent sur la volonté d'alliés potentiels de soutenir un candidat du RN. L’avenir politique du pays pourrait être influencé par cette décision cruciale, et les prochains jours s'annoncent décisifs.