Wall Street continue de vivre une période de correction ce jeudi, malgré des chiffres de l'inflation qui ont surpris par leur amélioration inattendue. Le S&P 500 chute de 0,54% à 5.569 points, avec le Dow Jones en baisse de 0,42% à 41.179 points, tandis que le Nasdaq enregistre une perte de 1,03% à 17.467 points. Cette situation est exacerbé par une escalade dans la guerre commerciale, le président Donald Trump exerçant de nouvelles pressions sur l'Europe.

Les derniers chiffres de l'inflation montrent une certaine stabilisation. L'indice des prix à la production (IPP) pour février 2025 a affiché une stabilité par rapport au mois précédent, avec une hausse de 3,2% sur un an, alors que les économistes s'attendaient à une augmentation de 0,3% par rapport à janvier et de 3,4% en glissement annuel. Excluant les secteurs alimentaire et énergétique, l'IPP a même baissé de 0,1% par rapport à janvier.

Sur le front de l'inflation à la consommation, l'IPC annoncé récemment a montré une augmentation modeste de 0,2% d'un mois sur l'autre et 2,8% sur un an, ce qui est en dessous des attentes. Ces données laissent entrevoir un ralentissement de l'inflation, marquant un contraste avec le mois de janvier où l'IPC avait progressé de 0,5%.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine se terminant le 8 mars se sont établies à 220.000, inférieur aux 226.000 anticipés, ce qui rebondit légèrement le moral du marché.

Concernant la guerre commerciale, les droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium sont désormais en vigueur. Trump a récemment réévalué sa position sur une potentielle taxe de 50% sur les importations en provenance du Canada, alors que les deux pays s'engagent dans de nouvelles discussions. En réponse aux tarifs de Trump, le Canada prévoit d'imposer des taxes de 25% sur près de 30 milliards de dollars d'importations en provenance des États-Unis, touchant principalement l'acier et l'aluminium.

Sur le plan européen, l'Union européenne a annoncé qu'elle imposera des droits de douane de représailles sur 26 milliards d'euros de biens américains dès le mois prochain, tout en restant ouverte à des négociations. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que ces mesures, bien que fortes, étaient proportionnées. Trump, quant à lui, a menacé de nouvelles taxes lourdement sanctionnantes sur les produits européens, notamment des droits de douane de 200% sur le vin et le champagne.

La Chine, de son côté, a exprimé son mécontentement vis-à-vis des mesures tarifaires américaines, même si elle a signalé des progrès dans la lutte contre le commerce illicite de fentanyl. Les relations entre Washington et Pékin restent tendues, et malgré des discussions sur le commerce, les deux parties semblent bloquées sur plusieurs points cruciaux.

Alors que les marchés continuent de s'adapter à ces nouvelles dynamiques, la prochaine réunion de la Réserve fédérale, prévue pour les 18 et 19 mars, pourrait être cruciale. Les analystes prévoient que la Fed optera pour le statu quo, mais des spéculations circulent quant à des baisses de taux potentielles plus tard dans l'année.

Sur le plan des entreprises, certaines actions ont connu des mouvements significatifs avec des compagnies comme Adobe perdant 11,5% suite à des prévisions jugées décevantes malgré des résultats solides. À l'inverse, Intel a vu son action grimper de 15,4% avec l'annonce de son nouveau directeur général, Lip-Bu Tan, un vétéran de l'industrie des semi-conducteurs.

Alors que Wall Street fait face à des turbulences, les investisseurs restent vigilants face aux incertitudes économiques et aux événements géopolitiques susceptibles d’influer sur le marché.