La célèbre course Sydney-Hobart a été frappée par une tragédie, alors que deux marins ont perdu la vie le vendredi 27 décembre à la suite d'accidents survenus sous des conditions météorologiques extrêmes. Les organisateurs de l'événement ont confirmé que ces incidents impliquaient deux membres d’équipage âgés respectivement de 55 et 65 ans, qui naviguaient à bord des bateaux Flying-Fish-Arctos et Bowline.

Les deux marins ont été frappés par la bôme, un élément essentiel de la voile, alors qu’ils essayaient de changer de voiles. Joseph McNulty, surintendant de la zone maritime, a précisé que la manœuvre complexe, associée à des vents atteignant des vitesses dangereuses, a sans doute joué un rôle dans ces incidents. Les tentatives de réanimation de leurs coéquipiers se sont malheureusement soldées par un échec tragique.

Ces décès marquent les premières pertes humaines depuis 1998 dans cette course emblématique de près de 1 200 kilomètres, qui relie Sydney à Hobart en passant par le détroit de Bass. À cette époque, six marins avaient perdu la vie et plusieurs navires avaient été détruits après une tempête dévastatrice.

Le départ de la course, qui s'est déroulé sous un ciel menaçant avec des prévisions de vents violents et une mer agitée, a vu dix-sept des cent quatre navires engagés contraints d’abandonner. Les organisateurs avaient mis en garde les équipages sur les risques particulièrement élevés lors de cette édition. Le bateau favori, Comanche, a également dû renoncer, illustrant la dangerosité des conditions.

David Jacob, vice-président du Cruising Yacht Club of Australia, a confirmé que, malgré les vitesses atteignant jusqu'à 30 nœuds (55 km/h), la mer n'était pas particulièrement violente, ce qui rend ces accidents d'autant plus tragiques.

Les organisateurs ont d'ores et déjà annoncé l’ouverture d’une enquête pour analyser les circonstances entourant ces tragédies et pour améliorer la sécurité dans les futures éditions.

En réaction, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a exprimé sa tristesse, déclarant qu'il est « déchirant que deux vies soient perdues dans un événement qui devrait être l'occasion de célébration et d'aventure ».

Cette édition de la course est également marquée par la présence de nombreux équipages expérimentés, mais les dangers inhérents à la navigation en haute mer rappellent l'importance de la préparation et de la prudence. Les marins doivent affronter non seulement des défis techniques, mais aussi des conditions environnementales imprévisibles.

En attendant, LawConnect, le vainqueur de l'année précédente, est en tête de la course avec un certain retard par rapport à ses rivaux, tout en restant sous l'œil attentif de tous les passionnés de voile. Le souvenir des marins disparus planera sur cette épreuve emblématique alors que les participants continuent d’avancer sur les eaux tumultueuses du Pacifique.

Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de cette course mythique, il est à noter que le seul bateau français à avoir remporté la course est Pen-Duick III, mené par l'illustre Eric Tabarly en 1967, un exploit qui reste gravé dans les annales de la voile.