C'est une coïncidence qui soulève des questions géopolitiques. Usha Vance, l'épouse du vice-président américain J.D. Vance, se rendra au Groenland du jeudi au samedi, comme l'a annoncé la Maison-Blanche ce dimanche 23 mars. Sa visite intervient alors que Donald Trump exprime régulièrement son désir d'annexer ce territoire, qui relève du Danemark. Usha Vance, accompagnée de son fils et d'une délégation américaine, se rendra sur place pour explorer des sites historiques, découvrir l'héritage groenlandais, et assister à l'Avannaata Qimussersu, la course nationale de chiens de traîneau du Groenland.

La Maison-Blanche a souligné que « Mme Vance et la délégation sont enthousiastes à l'idée de participer à cet événement marquant et de célébrer la culture groenlandaise ». Cependant, cette initiative prend une dimension plus sérieuse à la lumière des ambitions de Donald Trump. La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a réagi en précisant que la visite ne peut être dissociée des récents discours affichés par l'ancien président américain quant à l'avenir du Groenland.

« Nous souhaitons collaborer avec les Américains, mais cette coopération doit se fonder sur des principes de souveraineté et de respect mutuel », a déclaré Frederiksen au journal Sermitsiaq. En effet, le gouvernement danois tient à rappeler que tout dialogue concernant le Groenland se fera en concert avec les autorités groenlandaises.

Un regard sur les ambitions de Donald Trump révèle des motivations stratégiques. En tant que territoire possédant des ressources naturelles abondantes et un emplacement stratégique entre les États-Unis et la Russie, le Groenland suscite un intérêt grandissant. L'ancien président a même évoqué, en mars dernier, que l'annexion « arrivera » probablement et renforcerait la « sécurité internationale ». Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'il s'intéresse à l'île : pendant son mandat, il avait déjà proposé d'acheter le Groenland, une offre qui avait été rapidement rejetée par le Danemark.

Cette visite de Usha Vance pourrait davantage complexifier les relations entre les États-Unis, le Groenland et le Danemark. Alors que le paysage politique mondial évolue, chacun observe attentivement les gestes et les déclarations pour mieux comprendre l'avenir de cette région stratégique.