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Vidéo. « Cassez-vous ! » : la colère des villageois de Dordogne face à un projet éolien

2024-11-07

Auteur: Emma

« Vos éoliennes, on n’en veut pas. Cassez-vous ! » Ces mots sont révélateurs du mécontentement qui a plané sur le charmant village d'Orliac en Dordogne, le mercredi 6 novembre. Une réunion publique était censée se dérouler dans la soirée, mais à peine le débat amorcé, l'événement a été interrompu sous les huées d'une foule composée d'environ 80 opposants.

Cette mobilisation violente a été orchestrée par l'association Vent debout Périgord noir, qui s'oppose fermement au projet d’Iberdrola France visant à implanter un parc éolien. Le géant mondial de l'énergie prévoit l'installation de cinq à dix éoliennes de 165 mètres de hauteur sur un territoire de 400 hectares, touchant cinq communes, incluant Orliac, Prats-du-Périgord, Sainte-Foy-de-Belvès, Salles-de-Belvès et Mazeyrolles. Le parc pourrait fournir entre 15 et 33 MW d'énergie, suffisant pour électriser environ 5 440 foyers, soit près de 12 000 habitants.

Ce projet rencontre une résistance farouche. Les résidents évoquent non seulement les préoccupations esthétiques liées à l’omniprésence des éoliennes, mais également la peur des nuisances sonores et d'une éventuelle destruction du paysage. « Le postulat de base, c’est que c’est moche, que ça fait du bruit, que ça détruit tout », a déclaré Valérie Boyer, responsable affaires publiques d'Iberdrola France.

Les inquiétudes ne s'arrêtent pas là. Les anti-éoliens soulignent des risques de sécurité, notamment en termes d’incendie. Dans cette région boisée, Bruno Lallier, maire de la commune voisine de Doissat, a déclaré : « Avec des pales à près de 200 mètres de haut, les Canadair ne pourront plus intervenir en cas de feu. » On craint aussi des impacts négatifs sur l'immobilier et le tourisme.

Cependant, certains villageois soutiennent le projet. Christian Ventelou, agriculteur et maire d'Orliac, considère que ces éoliennes pourraient représenter une source de revenus stable pour son exploit, garantissant ainsi un avenir rassurant pour son activité. « Il faut tout essayer pour survivre », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de s’adapter aux enjeux économiques actuels.

La division au sein de la communauté est palpable. Patrick Vivies, deuxième adjoint à Orliac, a poignamment fait remarquer : « Depuis que vous êtes arrivés ici, ça fout le bordel : il y a des gens ici qui ne se parlent plus. » Cette situation laisse présager une tension croissante entre les partisans et les opposants, alors que la bataille pour l'avenir énergétique de la région s'intensifie.

Alors que la France s'efforce de verdir son mix énergétique, ce cas en Dordogne pourrait bien devenir un exemple emblématique des conflits entre développement durable et préservation des territoires.