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Verdict éloquent pour les tortionnaires de Sara : La fin d'un cauchemar à Londres

2024-12-17

Auteur: Julie

Le jugement tant attendu concernant le père et la belle-mère de la petite Sara Sharif, tragiquement battue à mort près de Londres, sera prononcé ce mardi. Ce procès, marqué par des révélations choquantes sur les sévices dont elle a été victime et les défaillances du système de protection de l’enfance, a profondément ému le public et soulevé des questions essentielles sur la sécurité des enfants au Royaume-Uni.

Sara, âgée de seulement 10 ans et d'origine anglo-pakistanaise, avait été déscolarisée quatre mois avant sa mort, survenue le 8 août 2023. Les résultats de l'autopsie ont révélé une centaine de blessures, à la fois internes et externes, incluant un traumatisme crânien, de nombreuses fractures, des ecchymoses, des brûlures au fer à repasser, et des marques de morsures humaines, témoignant d'un véritable calvaire.

Le tribunal de l'Old Bailey à Londres a reconnu coupables le père, Urfan Sharif, âgé de 43 ans, et sa belle-mère, Beinash Batool, âgée de 30 ans, de meurtre. De plus, l'oncle de Sara, Faisal Malik, 29 ans, vivant avec le couple à Woking, a été reconnu coupable de complice, ayant contribué aux circonstances qui ont conduit à la mort de l'enfant.

Il est particulièrement troublant de noter que, le matin après le décès de Sara, le trio s'était envolé pour le Pakistan, laissant son corps sans vie sur un lit. Lors du procès, Urfan Sharif a d'abord tenté de rejeter la faute sur sa femme, mais a fini par reconnaître sa part de responsabilité, tout en prétendant ne jamais avoir voulu la tuer. Il a même contacté la police britannique une fois au Pakistan, arguant qu'il avait voulu « punir » sa fille pour son comportement, mais qu'il l'avait ''trop battue'.

Après un mois de fuite, ils sont rentrés au Royaume-Uni où ils ont été arrêtés à l’aéroport. Pendant ce temps, leurs cinq autres enfants se trouvent toujours au Pakistan, laissant supposer une situation critique pour leur bien-être.

Ce procès a mis en lumière une routine de violences à l'égard de Sara, où chaque agression était minimisée et normalisée. L'institutrice de la fillette a témoigné qu'elle était arrivée en classe portant un hijab en janvier 2023 pour cacher des marques de coups, témoignant de la violence domestique qu'elle subissait. Malgré plusieurs rapports signalant des abus, aucune mesure efficace n'a été prise par les services sociaux.

Urfan Sharif a avoué avoir étranglé sa fille à plusieurs reprises, allant jusqu'à lui briser un os, et l'avoir frappée avec divers objets. Le procureur, William Emlyn Jones, a souligné que la violence était devenue une sorte de routine pour ce père violent, qui avait été surveillé par les services sociaux bien avant la tragédie.

Ironiquement, le jour où Sara est morte, alors qu'elle était allongée sur les genoux de sa belle-mère, son père lui a infligé deux coups de pied violents dans le ventre, la traitant de ''feignante''. Pendant le procès, Beinash Batool et Faisal Malik sont restés mutiques, n'exprimant aucun remords pour leurs actions.

Suite à ce procès accablant, qui a choqué le Royaume-Uni et fait la une des journaux, le Premier ministre Keir Starmer a appelé à un renforcement des protections des enfants scolarisés à domicile, soulignant l'importance d'une vigilance accrue face aux violences domestiques. Le verdict de mardi pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre la violence faite aux enfants.