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Venezuela : Nicolas Maduro proclame un troisième mandat, une élection contestée par l'opposition et les puissances occidentales

2025-01-10

Auteur: Marie

L'investiture de Nicolas Maduro

Le président sortant du Venezuela, Nicolas Maduro, a officiellement prêté serment pour un troisième mandat de six ans lors d'une cérémonie le 10 janvier. Cet événement a été qualifié de "coup d'État" par l'opposition, qui affirme avoir remporté les élections présidentielles de juillet.

"Je jure que ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix, de la prospérité et de la nouvelle démocratie. Je le fais avec détermination !", a déclaré Maduro devant de nombreux représentants de l'État, dont le président de l'Assemblée, Jorge Rodriguez. Cette investiture survient dans un contexte de fortes tensions politiques et d'un climat de méfiance internationale.

Réactions et tensions autour de l'investiture

Des forces de l'ordre ont été déployées en masse autour du siège du gouvernement à Caracas, alors que la télévision officielle diffusait des images de centaines de partisans de Maduro célébrant son investiture dans les rues. En prévision de troubles potentiels, la frontière avec la Colombie a été fermée, le gouvernement évoquant un "complot international".

À l'international, l'Union européenne a affirmé que Maduro n'a "aucune légitimité démocratique", tandis que le Royaume-Uni a déclaré son élection "illégitime" et a imposé des sanctions contre plusieurs membres de son administration. Les Etats-Unis ont également condamné ces élections, qualifiant le processus d"simulacre" et augmentant la récompense pour des informations permettant d'arrêter Maduro à 25 millions de dollars.

La position de l'opposition et des voix dissidentes

Dans la foulée de cette investiture, l'opposition, via sa coalition, Plataforma Unitaria, a dénoncé un "coup d'État", affirmant que la victoire de Maduro était le résultat d'une usurpation de pouvoir. Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l'opposition, se proclame en réalité le "président élu" et appelle à respecter la volonté du peuple.

Contexte sociopolitique et défis à venir

Cette cérémonie d'investiture arrive après une période de manifestations massives de l'opposition. La colère populaire, alimentée par des récents troubles ayant causé plusieurs morts et des milliers d'arrestations, est palpable. Le climat est d'autant plus tendu que des informations ont circulé sur l'arrestation de la chef de l'opposition, Maria Corina Machado, qui a récemment été relâchée après un incident tumultueux.

Les violences lors des manifestations précédentes, notamment celles de 2014, 2017 et 2019, ont coûté la vie à plus de 200 personnes, et le soutien indéfectible de l'armée à Maduro renforce son emprise sur le pouvoir. Le président actuel, qui a promis de revigorer l'économie d'un pays en crise - le PIB ayant chuté de 80 % entre 2013 et 2023 - sera confronté à de grands défis, dont la levée des sanctions internationales et l'exploitation des vastes réserves pétrolières du pays sans céder à des pressions externes.

Inquiétudes sur la liberté et droits de l'homme

De plus, Maduro a évoqué des révisions constitutionnelles qui suscitent des inquiétudes quant à la restriction des libertés, soulevant des alertes auprès des ONG et des défenseurs des droits de l'homme. Ces développements au Venezuela continuent d'attirer l'attention mondiale, alors que le pays se trouve dans une impasse politique croissante.