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Urgence dans la filière Cognac : "Nous ne voulons pas être les victimes collatérales" face aux menaces américaines et chinoises !

2025-03-19

Auteur: Pierre

Le mercredi 19 mars 2025, la filière viticole du Cognac lance un cri d'alerte. Les professionnels du secteur appellent l'État à intervenir face à l'augmentation vertigineuse des taxes douanières imposées par la Chine et les États-Unis sur les alcools, en particulier le Cognac, symbole d'un savoir-faire français précieux.

Lors d'une conférence de presse marquée par l'inquiétude, le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) a souligné l'ampleur de la menace. "Les jours à venir seront cruciaux pour notre industrie ; 70 % de notre chiffre d'affaires est en jeu. Ignorer la situation pourrait nous mener à la ruine", a déclaré Florent Morillon, président du BNIC. En effet, les États-Unis prévoient d'augmenter la taxe sur les alcools européens de 200 % en raison des tensions commerciales croissantes. Parallèlement, la Chine annonce sa décision d'ici le 5 avril, faisant suite à une enquête antidumping déclenchée par l'Union européenne qui a décidé de taxer les voitures chinoises. Les experts s'attendent à une taxe douanière moyenne de 35 % sur les bouteilles de cognac importées en Chine.

La situation est alarmante : le vignoble de Cognac se retrouve piégé entre ces guerres commerciales, qui menacent directement sa pérennité. Après une chute drastique de 45 % du marché américain du Cognac en volume et de 40 % en valeur en 2024, le secteur doit faire face à une réduction de 60 % des exportations vers la Chine au cours des quatre derniers mois.

"Nous pressons le gouvernement d'agir !" Confrontés à cette crise, des plans pour l'arrachage de parcelles de vignes ont été approuvés par l'Institut national de l'origine et de qualité (INAO), bien que l'impact de ces mesures demeure incertain pour de nombreuses entreprises viticoles. Florent Morillon a réaffirmé avec force : "Nous pressons le gouvernement de prendre des mesures immédiates pour protéger notre industrie."

Dans ce contexte, Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, prévoit une visite en Chine à la fin du mois de mars. Parallèlement, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, se rendra dans une distillerie en Charente-Maritime pour engager des discussions avec les acteurs concernés, parmi lesquels Patricia Gaborieau, vice-présidente de l'ODG (Organisme de défense et de gestion) Cognac, qui a exprimé son inquiétude : "Nous ne voulons pas être les victimes collatérales de conflits qui nous dépassent. Nous avons besoin d'un soutien fort et coordonné pour surmonter cette tempête."

La situation demeure critique pour la filière, qui contribue non seulement à l'économie locale, mais également à la renommée de la France à l'échelle mondiale. Les acteurs de la filière appellent tous les consommateurs à soutenir le Cognac en privilégiant les produits locaux dans cette période de crise sans précédent.