Hier, la droite espagnole a suscité une vive controverse en publiant une vidéo intitulée «L'île de la corruption» afin de s'en prendre au gouvernement de Pedro Sánchez, l'accusant de malversations. Malheureusement pour eux, cette initiative a déchaîné la colère de la République dominicaine, lieu de tournage de l'émission de téléréalité «L'île de la tentation».

La vidéo, réalisée avec le soutien de l'intelligence artificielle, présente Sánchez, sa femme Begoña Gómez, la présidente du Parlement Francina Armengol et le procureur général Alvaro Garcia Ortiz, tous filmés sur une plage paradisiaque alors qu'ils profitent du soleil, verre à la main. S’inspirant de l’ouverture d’une célèbre émission télévisée, elle intègre également une carte de la République dominicaine avec les mots «corruption», «luxure», «ambition» et «mensonges», qui viennent s’y superposer.

Cette provocante vidéo visait à dénoncer ce que le Parti populaire (PP), principal parti d'opposition conservateur, considère comme la corruption du gouvernement socialiste. Toutefois, elle s'est retournée contre eux de façon spectaculaire, provoquant une réaction furieuse du gouvernement dominicain. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’exécutif dominicain a fermement condamné cette «attaque sournoise et incompréhensible».

Les responsables dominicains ont déclaré que l'«instrumentalisation de l'image du pays est inacceptable» et ont rappelé les progrès majeurs réalisés dans les domaines de l'État de droit et de la transparence. Ils ont qualifié cette vidéo d'«offense gratuite» et ont expressément réclamé que des excuses soient présentées. C’est ce qui a poussé le PP à retirer la vidéo dès jeudi soir, accompagnée d’un message d’excuses dans lequel ils ont exprimé qu’il n’a jamais été question de nuire à l’image de la République dominicaine — un pays avec lequel l’Espagne entretient des relations historiques et amicales.

Ce vendredi matin, la vidéo était cependant encore accessible sur d'autres comptes Twitter ainsi que sur YouTube, créant de nouvelles vagues de tension. Pendant ce temps, à Bruxelles, où il participait à un sommet européen sur la Défense et l'Ukraine, Pedro Sánchez a présenté des excuses «au peuple dominicain» pour cette vidéo «si embarrassante». Il a ajouté que ceux à l'origine de sa publication devront en assumer les conséquences.

Cette polémique arrive alors que plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes depuis un an contre des membres du gouvernement, y compris Begoña Gómez, accusée de corruption et de trafic d'influence. Pedro Sánchez dénonce une campagne de diffamation orchestrée par l'opposition, soulignant les tensions croissantes dans la sphère politique espagnole.